L’accord conclu ce matin à Bruxelles évoque « l’optimisation du Fonds européen de stabilité financière ». Il a retenu deux options : un mécanisme de garantie partielle, qui ne satisfait ni l’Italie ni l’Espagne, car il aboutirait à la création de deux régimes de dette à des taux différents ; la création de véhicules spéciaux offerts au Fonds monétaire international, à la Chine ou à d’autres investisseurs internationaux.
Je considère qu’il ne s’agit pas d’un bon accord. Ces mécanismes sont des rustines ou des promesses de rustine. Cet accord est un trompe-l’œil. Et il en sera ainsi, me semble-t-il, tant que nous n’aurons pas adopté une position sérieuse adossant les moyens du Fonds de stabilité financière aux ressources de la Banque centrale européenne.
Dans l’immédiat, un triple constat s’impose.
Tout d’abord, l’euro caracole à 1, 40 dollar… Bonjour, la réindustrialisation de la France !
Ensuite, les politiques de rigueur généralisées conduiront l’Europe à la récession et l’enfermeront encore plus dans la spirale des déficits et de la dette, aucune initiative de croissance n’étant prise à l’échelle de la zone euro.
Enfin, l’encadrement des budgets nationaux se resserre. Après la souveraineté monétaire, ce sont les souverainetés budgétaire et fiscale qui vont disparaître. M. Juppé parle de fédéralisme. Je considère pour ma part qu’il s’agit d’un fédéralisme du pauvre, purement coercitif.
Cet accord est un faux accord. M. Sarkozy a dû se plier à toutes les conditions imposées par Mme Merkel.