Intervention de Éric Woerth

Réunion du 23 juillet 2007 à 15h00
Règlement du budget de l'année 2006 — Adoption définitive d'un projet de loi déclaré d'urgence

Éric Woerth, ministre :

La situation financière de la France est effectivement tendue ; ce n'est pas à un auditoire aussi expert que le vôtre que je l'apprendrai. Les résultats de 2006 portent en eux-mêmes des facteurs de fragilité. Ils n'en demeurent pas moins bons et ils nous placent sur le chemin qui nous mènera à l'équilibre budgétaire et au désendettement de l'État, à hauteur de 60 % du PIB.

Monsieur Bourdin, vous insistez également sur les engagements hors bilan, le financement des régimes spéciaux et des pensions. La réponse que j'ai apportée au Sénat sur ce point vous aura sans doute paru peu satisfaisante, mais il ne s'agit pas d'un débat comptable : c'est un débat politiquement très lourd, mais qui n'est pas pour autant tabou, et nous devrons l'ouvrir en liaison avec les autres États.

Monsieur de Montesquiou, vous avez dressé un large tableau de la situation financière du pays. Certaines des questions que vous avez soulevées seront évoquées demain, lors du débat d'orientation budgétaire.

Nous devrons bien entendu porter notre effort en priorité sur la maîtrise de la dépense. C'est là et pas ailleurs que réside la solution. C'est facile à dire, mais plus difficile à faire.

Notre stratégie repose sur quelques dispositions très ambitieuses. Les mesures fiscales dont vous allez débattre lors de la discussion du projet de loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat ont bien entendu un coût, mais elles n'ont pas simplement pour objet de diminuer les prélèvements obligatoires ou de répartir le pouvoir d'achat : elles ont vocation à relancer la croissance, à provoquer un choc culturel.

Lorsque l'État, après le vote du Parlement, mettra en oeuvre la défiscalisation des heures supplémentaires, il adressera à la population française un message, à savoir que le travail est au coeur de l'engagement politique de la majorité présidentielle.

Monsieur Vera, vous avez indiqué que la maîtrise de nos dépenses publiques était impérative. Je partage bien évidemment cette idée - j'aurai l'occasion de le rappeler demain, en séance publique - même si nous ne préconisons pas le même type de réponse.

Il nous faut en effet éviter l'aggravation de la dette. L'indicateur de dette est au coeur des préoccupations et de l'engagement du Gouvernement. Le Président de la République a indiqué, devant nos partenaires européens, que la réduction de la dette, donc la maîtrise des dépenses publiques et la diminution des déficits, sera effective en 2012, et plus tôt si nous en avons les moyens.

Le Gouvernement n'a pas l'intention de sacrifier l'avenir, car l'avenir appartient à tous, que l'on soit de droite ou de gauche. Nous n'avons pas le droit de remettre le remboursement de la dette à plus tard. Nous devons donc continuer à rechercher le chemin de l'équilibre. Il s'agit, vous l'avez souligné à juste titre, monsieur le sénateur, d'une question de morale : nous ne pouvons pas transmettre la charge de nos frais de fonctionnement aux générations futures.

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