Intervention de Georges Othily

Réunion du 23 juillet 2007 à 15h00
Règlement du budget de l'année 2006 — Débat de contrôle de l'exécution des crédits de la mission « sécurité »

Photo de Georges OthilyGeorges Othily :

Monsieur le président, madame le ministre, mes chers collègues, « il est des territoires qui ont tellement plus de handicaps que, si on ne leur donne pas plus qu'aux autres, ils ne pourront pas s'en sortir ». Ces propos ont été tenus par l'actuel Président de la République, alors qu'il était candidat à l'élection présidentielle.

Cette phrase s'applique parfaitement à la problématique du maintien de l'ordre public et de la sécurité en Guyane ! En effet, c'est bien parce que la Guyane doit faire face à une situation très spécifique en matière de sécurité, directement liée à sa géographie, qu'elle nécessite, plus que d'autres territoires, d'importants moyens matériels, humains et financiers qui soient particulièrement adaptés.

C'est la raison pour laquelle je souhaite attirer votre attention, madame le ministre, sur les problèmes qui sont propres à la Guyane et se situent au coeur de son actualité la plus récente, touchant à la sécurité sur ses fleuves et ses rivières.

Vous êtes certainement informée des accidents dramatiques qui s'y sont produits récemment et vous n'ignorez pas que de très nombreux Guyanais circulent quotidiennement sur les fleuves frontaliers Maroni et Oyapock

Or ces deux voies navigables, pour ne parler que d'elles, sont dépourvues de toute qualification juridique, ce qui pose la question de la nature des contrôles qui sont effectués sur ces fleuves que nous partageons avec nos voisins brésiliens et surinamais.

Les quelques arrêtés préfectoraux concernant les aménagements de ces voies ou rappelant les consignes de sécurité ne sauraient suffire. L'absence de réglementation sur les conditions de sécurité et de circulation fait cruellement défaut.

Ces deux fleuves étant de véritables autoroutes participant à la continuité territoriale déjà incomplète et permettant l'accès au territoire guyanais, ne croyez-vous pas, madame le ministre, qu'il est temps de leur conférer un statut juridique adapté comme préalable à l'instauration de contrôles fréquents et efficaces de la part des polices et des brigades nautiques ?

En effet, en matière de sécurité, il en va pour la Guyane et ses fleuves comme pour la France hexagonale et ses routes : il ne suffit pas d'édicter des règles et de produire une réglementation ; il faut également prévoir des contrôles, et qui dit « contrôles » dit aussi « moyens humains et matériels » pour les effectuer.

Ensuite, la sécurité des fleuves et des rivières de Guyane pose une autre question, spécifique à ce territoire sud-américain, celle des moyens de lutte contre l'orpaillage illégal, véritable fléau économique et environnemental, qui n'est pas sans lien avec l'immigration clandestine de masse que nous subissons.

Au cours de l'année 2007, plusieurs opérations de grande ampleur ont été menées, avec succès, contre les trafiquants, les plus récentes datant de la semaine dernière.

Au mois de janvier dernier, une mission conduite à l'embouchure de l'Approuague, sur le secteur de Ouanary, a permis la saisie d'une pirogue de douze mètres, qui servait manifestement au transport d'équipements indispensables aux orpailleurs.

Madame le ministre, pouvez-vous nous indiquer si de nouveaux moyens matériels et humains seront affectés prochainement aux forces de gendarmerie qui luttent contre l'orpaillage illégal ? De son propre aveu, la gendarmerie de Guyane manque cruellement de moyens de projection.

Là encore, un hélicoptère EC 145 promis en 2003 par le ministre de l'intérieur tarde à arriver ! Il est désormais annoncé pour la fin de cette année. Pouvez-vous nous le confirmer ?

Je vous remercie, madame le ministre, de bien vouloir répondre à mes questions concernant la sécurité civile en Guyane.

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