Cet amendement, dans le même esprit, tend à introduire une nuance qui, au demeurant, n’a pas une importance extrême.
Toutefois, il faut se garder de pratiquer l’amalgame entre l’agriculture biologique et l’agriculture de saison. Mes collègues ont raison de dire qu’il faut défendre cette dernière, plutôt que d’acheter des fraises de l’hémisphère Sud. Mais il faut se poser la question de savoir comment les produits de saison sont cultivés, sachant qu’ils contiennent aussi parfois beaucoup de pesticides.
Il s’agit de maintenir les objectifs de surface en agriculture biologique annoncés par le Gouvernement avant l’été.
La reconnaissance de la restauration collective est une voie possible. Un certain nombre d’élus se sont déjà engagés dans un tel processus, mais ils rencontrent des difficultés. Le parc naturel régional de l’Avesnois, dont je suis le président, a tenté une expérience de restauration collective avec des écoles primaires : il s’est heurté à des obstacles administratifs qui ne sont pas résolus. J’espère donc que la législation à cet égard sera plus claire à l’avenir, afin de nous permettre de lancer plus facilement des appels d’offres limités aux produits biologiques.
Cela étant, je peux aussi citer des exemples de producteurs de lait biologique qui, ne parvenant pas à vendre leur production, sont revenus à la marchandisation classique. Cela démontre que la filière est encore insuffisamment organisée. Pour permettre son décollage économique, l’aide de l'État est indispensable, sinon les agriculteurs, pris individuellement, auront toujours du mal à valoriser correctement leur production. Des efforts sont donc nécessaires sur l’organisation de filières « bio » dans notre pays, et une réflexion doit être menée, afin de parvenir à des prix acceptables pour tous.
Certes, les produits biologiques sont une bonne chose, mais l’objectif est non pas de les réserver à nos concitoyens les plus favorisés, mais de permettre aux familles les plus modestes d’en consommer aussi.
À cette fin, il faut une filière organisée et industrialisée, capable de fournir des produits biologiques de qualité à des prix nettement inférieurs à ceux que l’on constate aujourd'hui.