Intervention de Jean-Luc Fichet

Réunion du 9 septembre 2010 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Démographie médicale

Photo de Jean-Luc FichetJean-Luc Fichet :

Nous en mesurons chaque jour les terribles conséquences dans nos territoires ruraux, mais certaines zones périurbaines sont tout aussi abandonnées, des populations n’ayant plus accès aux soins. Les médecins généralistes sont devenus rares.

Nous vous avions mise en garde en 2009. Aujourd’hui, on constate amèrement l’absence d’offre médicale et de permanence des soins sur une bonne partie du territoire français. La mise en place du contrat santé-solidarité, avec l’obligation, pour les médecins, de déclarer leurs absences, a été lâchement abandonnée, en catimini, par le biais d’une décision gouvernementale de dernière minute.

Tant dans les zones rurales que dans les zones périurbaines, l’urgence se fait de plus en plus sentir. Les faits sont là, accablants, connus de tous : les médecins vieillissent et ne trouvent pas de remplaçant, leur moyenne d’âge atteignant aujourd’hui 56 ans dans certains cantons du Finistère ; la permanence des soins n’est plus assurée ; les hôpitaux sont engorgés, particulièrement les services des urgences ; les délais pour accéder aux soins mettent en danger les patients.

Madame la ministre, que préconisez-vous ?

L’augmentation du numerus clausus ? C’est très bien, mais, en l’absence de mesure coercitive, rien ne destine les médecins à s’installer sur les territoires les plus en difficulté.

La reconnaissance de la médecine générale comme spécialité ? Cette mesure est hors sujet face à l’urgence.

Certes, ce problème n’est pas nouveau, mais il fait malheureusement chaque jour l’actualité dans nos territoires, sans qu’aucune solution concrète soit apportée par le Gouvernement. La demande de service public est pourtant en forte hausse. Limiter le nombre d’hôpitaux ou favoriser la concentration des médecins est un mauvais calcul. Qui paie les fort coûteux transports d’urgence en hélicoptère ou les trajets en ambulance ?

Devant ces manquements majeurs de l’État en matière de santé, les maires, que vous stigmatisez quotidiennement au motif qu’ils seraient de mauvais gestionnaires, sont contraints de prendre des initiatives en investissant dans les maisons médicales, ce qui n’est absolument pas dans leurs moyens, ni dans leurs compétences.

Madame la ministre, à défaut de mesure concrète de votre part, il nous faudra, en ultime recours, déposer pour certains territoires une demande de classification des médecins en tant qu’espèce protégée…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion