Ainsi, je m'interroge sur les accommodements pour les futurs parcs d'outremer, en particulier - puisque les Journées nationales des parcs régionaux se sont tenues l'année dernière dans ce département - pour le parc de Guyane. Alors que doit être renouvelée la charte du parc régional de Guyane, ce territoire est confronté à un certain nombre de problèmes difficiles : déforestation illégale, exploitation forestière tout aussi illégale, mouvements de populations venues de pays voisins très mal contrôlés, voire incontrôlés. Des événements dramatiques récents ont montré que certains secteurs classés ou en voie de classement sont situés dans des zones de non-droit. Si nous voulons que la législation environnementale y soit respectée, des moyens importants seront nécessaires.
Seule la participation active des élus permet à une politique environnementale de prendre son sens : je continue de penser, en vertu de la démocratie, que ce sont d'abord les élus qui ont la responsabilité de la gestion de l'espace. Même si, dans le passé, ils ont commis des erreurs, voire des fautes, je n'entrevois pas aujourd'hui d'autre solution, pour respecter la liberté, que de faire confiance aux élus : on connaît les résultats obtenus par tous ceux qui ont voulu faire le bonheur des gens malgré eux.
On constate une évolution positive de la conscience environnementale des élus. Le projet de loi marque une avancée significative, en particulier pour les parcs nationaux ; peut-être faudra-t-il, demain, aller plus loin encore.
Il est également indispensable que les populations et les associations s'approprient les parcs et leur territoire, qu'elles les considèrent comme leurs. Un travail pédagogique avec les enfants, en particulier dans les écoles, est donc nécessaire pour que chacun se sente acteur et que l'équipe des parcs ne soit pas perçue comme un élément étranger.
Aujourd'hui, on le sait, les parcs sont des éléments d'expérimentation, d'innovation en matière environnementale, et permettent de sceller, voire de « resceller » des partenariats en bonne compréhension des enjeux qui sont les nôtres.
Cela est particulièrement vrai du tourisme, dont les territoires des parcs, on le sait, subissent la pression. Si nous sommes capables de développer un tourisme intelligent, contrôlé, régulé, ce que l'on appelle le « tourisme durable », en appliquant à l'ensemble des parcs les textes déjà en vigueur, notamment les directives européennes, nous parviendrons à maîtriser cette pression. Car, dans le même temps, nous souhaitons le tourisme, qui représente une activité économique. Il nous faut donc trouver le juste milieu.
Je continue également de m'interroger très fortement sur les insuffisances budgétaires, madame la ministre. Les élus des territoires concernés souhaitent des mesures de soutien spécifiques, et quelques-unes ont été prises. Seront-elles suffisantes ? On peut se poser la question.
L'abstention du groupe socialiste sera donc une « abstention positive ».
Dans le cheminement de la réconciliation de l'homme et de la nature, de la problématique éthique, légitime et aujourd'hui incontournable de l'environnement, il faut dégager des éléments : le projet de loi instaure les outils d'une planification participative du développement répondant au souci du juste équilibre entre les rôles respectifs de l'État, du marché et de la société civile. Il devrait donc permettre d'échapper parfois à la logique marchande. Une grande détermination politique sera indispensable.
Peut-être sera-t-il ultérieurement nécessaire de mettre en place un système d'évaluation des indicateurs de résultat pour mesurer les progrès de la richesse de la biodiversité dans les territoires des parcs.
Je terminerai par une interrogation : à quand une grande exposition concernant les parcs sur les grilles du jardin du Luxembourg ?