Or, ce projet est plus que jamais une urgence.
Les départements d’outre-mer cumulent un certain nombre de disparités économiques et sociales, et les inégalités avec la métropole demeurent importantes.
Je ne citerai que quelques chiffres.
La moitié des foyers dispose d’un revenu mensuel inférieur de 38 % à la moyenne nationale.
La proportion des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est en progression et concerne un ménage sur cinq.
Le taux de chômage, deux à trois fois plus élevé dans nos régions que dans l’Hexagone, touche particulièrement les jeunes et s’établit pour ces derniers, en 2009, à environ 60 %.
La situation des seniors est également très préoccupante.
Ce sinistre tableau, largement aggravé par la sévérité de la crise mondiale, a eu un impact particulier dans nos régions déjà fragiles.
La mission commune d’information sur la situation des départements d’outre-mer, que j’ai eu l’honneur de présider, a mis l’accent sur les grands défis à relever pour et par les outre-mer. Elle a conclu sur cent propositions, dont s’est d’ailleurs largement inspiré le Conseil interministériel de l’outre-mer, le CIOM.
L’outre-mer est donc entendu, me direz-vous ! En apparence, oui. Mais le problème du rapport de l’État à l’outre-mer, ce n’est pas tant l’absence d’écoute : c’est l’inconstance !
Ainsi, en 2003, a été votée la loi Girardin, qui devait durer quinze ans.