Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 24 novembre 2009 à 14h30
Éloge funèbre d'andré lejeune sénateur de la creuse

Henri de Raincourt, ministre chargé des relations avec le Parlement :

Madame, monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mesdames, messieurs les sénateurs, le Gouvernement tient à s’associer à l’hommage que le Sénat rend aujourd’hui à André Lejeune, ancien sénateur de la Creuse, qui nous a quittés le 9 septembre dernier.

Comme vous, monsieur le président, il m’a été donné d’être, de longues années durant, le collègue d’André Lejeune au sein de la Haute Assemblée. J’ai toujours été impressionné par la passion qui l’animait et qui allait de pair avec une grande maîtrise des dossiers sur lesquels il s’engageait, ainsi que par la qualité des dialogues que nous nourrissions ensemble.

Tant à l'Assemblée nationale qu’au Sénat, sa connaissance très fine du monde agricole et son approche moderne de la ruralité apportaient aux travaux parlementaires un éclairage indispensable.

À la disparition d’André Lejeune, et même si nous le savions malade, notre premier sentiment a été celui de la tristesse. Je puis attester que ce sentiment était partagé sur les travées du Sénat comme sur les bancs de l'Assemblée nationale. Mais, derrière la tristesse, il doit y avoir aussi l’espoir. C’est ce message qui se dessine quand on se penche sur la vie d’André Lejeune et sur l’œuvre qu’il a accomplie.

En effet, à travers le parcours de ce fils d’ouvrier dont vous avez rappelé les terribles épreuves de l’enfance, monsieur le président, comment ne pas voir l’incarnation de ce que chacun d’entre nous ici attend de la République ? Comment ne pas y trouver la marque du mérite républicain qui permet, à force de travail et de volonté, à l’élève méritant de devenir le professeur brillant, au jeune élu de terrain de prendre un jour à bras-le-corps les destinées de sa ville, au maire de devenir un parlementaire écouté et respecté ?

Oui, l’itinéraire d’André Lejeune est remarquable : il est de ceux qui portent haut les couleurs de la République française.

Quant à sa personnalité, n’est-elle pas le meilleur exemple à offrir à ceux qui font le choix de s’investir au service de leurs compatriotes ? Sa nature généreuse, son humanisme de conviction et de tempérament en faisaient l’incarnation parfaite de l’élu de terrain que nos compatriotes apprécient.

Enfant du terroir et acteur enraciné, André Lejeune avait tissé avec les habitants de la Creuse, en particulier avec ceux de Guéret, une relation très profonde, empreinte de confiance et de considération mutuelles.

En venant si nombreux lui rendre un dernier hommage à Guéret, ses anciens électeurs, ses anciens administrés, ses collègues et, au-delà, de très nombreux Creusois ont montré l’étendue de sa popularité, à la hauteur de l’émotion ressentie et de l’estime dans laquelle ils le portaient.

Des femmes et des hommes de tous horizons politiques étaient présents et rassemblés, le 14 septembre dernier, à Guéret. Ils ont salué l’homme de conviction, mais également le militant toujours sur la brèche, l’énergie et la volonté inébranlables dont il ne s’est jamais départi, et cela quels que fussent les aléas de la vie politique.

C’est pour le Gouvernement français une occasion de saluer, à travers celui qui en était un représentant emblématique, le travail, la passion et, disons-le, les sacrifices consentis par les élus locaux de France pour servir nos territoires et celles et ceux qui y vivent.

Vous l’avez rappelé, monsieur le président, avec la disparition d’André Lejeune, la Creuse perd l’un de ses meilleurs représentants, l’un de ses meilleurs défenseurs. Quant au Parlement, en cet instant, il dit adieu à un élu de talent.

À vous, madame, à vos trois enfants, à votre famille, à tous ses collègues du groupe socialiste, à ses collègues de la commission de l’économie, je souhaite exprimer, au nom du Gouvernement, mes condoléances très sincères et le témoignage de notre amitié.

André Lejeune va maintenant rejoindre le prestigieux livre du Sénat, celui de la mémoire de celles et ceux qui, dans les départements, ont accepté d’assumer une charge en siégeant ici, pour le service de la France. Nous leur devons admiration et respect : c’est cela, madame, que nous voulons vous témoigner en cet instant.

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