M. Giulio Palermo poursuit : « L'un veut vivre, l'autre s'enrichir : là est la différence. Qui plus est, c'est cette différence qui écrase les salaires vers le bas. Il ne faut alors pas s'émerveiller de ce que les patrons insistent afin que la négociation sur la durée du travail ait lieu directement entre le patron et le travailleur, et non à un niveau centralisé, parce que c'est ainsi qu'ils pourront le mieux faire valoir l'asymétrie de pouvoir qui existe entre eux et les travailleurs. »
Que dit Force ouvrière sur le temps ? Que ce dispositif résulte « tout simplement de la suppression de l'avis de l'inspection du travail pour autoriser l'augmentation du volume d'heures supplémentaires ».
Pour Force ouvrière, « il est illusoire de laisser croire aux salariés qu'ils vont gagner plus en travaillant plus et qu'ils vont devenir responsables de leur gestion du temps de travail. N'oublions pas que le contrat de travail repose sur le lien de subordination : de plus, l'activité des entreprises ne peut qu'être soumise aux carnets de commande. Pourquoi le dispositif n'est pas ouvert aux salariés à temps partiel subi ? Quel impact sur les accidents du travail ? »
Ce que dit Force ouvrière, c'est exactement ce que disent la CFDT, la CGT, la CFTC, la CGC. J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises.
Vous nous ressassez toujours cette pseudo-liberté du salarié face à un choix qui n'existe pas !
Je reprendrai une observation très intéressante de M. Gérard Filoche. A la question : « Que faut-il faire pour ces 18 % de salariés - d'après un sondage du Journal du dimanche - qui souhaitent pouvoir travailler plus pour gagner plus ? », il répond avec raison ceci : « Il faut les protéger contre eux-mêmes : les durées du travail relèvent de l'ordre public social, ces lois sont faites pour protéger la santé et l'emploi. Le progrès, c'est de travailler moins en gagnant plus, pas l'inverse. La France n'a jamais été aussi riche et aussi productive, les actionnaires n'ont jamais fait tant de profit, il est temps de redistribuer les richesses produites par le travail, pourquoi retourner au XIXe siècle ? »
Je vois bien l'impatience qui vous guide en cet instant, mes chers collègues. Mais si vous voulez jouer la montre pour entamer l'examen de l'article 3 à cette heure avancée de la nuit, sachez que j'interviendrai pour explication de vote sur nombre d'amendements...