L'intervention de M. Legendre nécessite une mise au point dans la mesure où nous n'avons jamais été contre le mérite ni, d'ailleurs, contre des bourses au mérite.
On a cité Jack Lang tout à l'heure. Je peux prendre un autre exemple. Lorsque j'étais vice-président de la région d'Ile-de-France, j'ai créé des bourses au mérite pour les boursiers qui obtenaient la mention très bien au baccalauréat, d'un montant de l'ordre de 2 300 euros par an pendant quatre ans.
Nous ne sommes donc pas contre les bourses au mérite. Mais il est nécessaire de bien préciser comment on définit effectivement le mérite. Par ailleurs, et surtout -et c'est cela qui nous pose problème par rapport à l'article - autant nous sommes favorables à l'augmentation de la masse des bourses mises à la disposition des élèves, autant nous regrettons que ce montant global soit attribué en quasi-totalité sur le critère du mérite, alors que les boursiers en général ont des besoins qui, à l'heure actuelle, ne sont pas satisfaits.
Il ne faut pas confondre l'aspect du mérite, vis-à-vis duquel nous ne sommes pas défavorables, et les moyens dont disposent la masse des boursiers qui, eux aussi, attendent un effort de l'Etat. C'est parce que l'effort de l'Etat ne vient pas et n'apparaît pas dans cette loi que nous nous sommes prononcés de cette manière, et pas autrement.