Intervention de Annie David

Réunion du 16 mars 2005 à 21h30
Avenir de l'école — Article 4

Photo de Annie DavidAnnie David :

En proposant une nouvelle rédaction du I de l'article 4, nous avons pour objectif d'élever le niveau de culture générale et celui des connaissances de toute la société. Nous voulons par là valoriser tant l'individu que la collectivité, indissociablement mêlés, et promouvoir l'égalité des droits dans la maîtrise des savoirs, de l'information et des cultures du monde.

Nous estimons que seul le service public est en mesure d'assumer cette responsabilité.

Tous les champs de la connaissance et de l'expérience sont constitutifs de la culture d'une société, laquelle implique le partage des valeurs communes. Nous avons donc l'ambition d'ouvrir l'accès à la culture au plus grand nombre.

Viser à une culture effectivement partagée par tous présuppose qu'on se fonde sur le principe de « l'éducabilité » de tous. Cette condition est nécessaire, mais elle n'est pas suffisante : encore faut-il remettre en question les conceptions dominantes relatives à la culture.

Les enfants et les jeunes disposent de nombreux espaces de diffusion des connaissances. Les médias, et notamment la télévision, en est l'un des plus puissants. Mais, avec ses missions originales, l'école reste un vecteur essentiel de construction, de diffusion et d'appropriation des savoirs et de la culture.

La notion de « culture scolaire commune » implique donc une réflexion nouvelle sur les contenus d'enseignement que l'école devrait faire partager, respectant tout à la fois la spécificité des disciplines scolaires historiquement constituées et favorisant la transdisciplinarité nécessaire.

De tels choix sous-tendent évidemment le projet de société que la nation entend se donner.

Dans notre conception de la culture scolaire, les cultures physiques et sportives, langagières et artistiques, scientifiques et techniques, technologiques, professionnelles, philosophiques, ont une égale valeur formatrice, toutes étant également fondamentales.

Cette conception implique l'intégration dans les programmes scolaires de l'apprentissage et de la maîtrise des techniques modernes d'information et de communication.

Le sens des enseignements scolaires est donc à construire en permanence par la mise en oeuvre des méthodes d'enseignement favorisant l'implication de l'élève dans le processus d'acquisition et par l'expérience de la confrontation au réel.

C'est dans la mesure où les formations enseignées prendront une signification, un sens pour tous les jeunes, que la lutte contre l'échec scolaire pourra être efficace.

Il y a là un enjeu culturel et politique considérable.

Afin d'éviter l'écueil d'une liste trop précise et donc forcément réductrice des savoirs, savoir-faire et savoir être, il convient d'en renvoyer la définition aux instances compétentes, à savoir le Conseil supérieur de l'éducation, sur proposition du Conseil national des programmes.

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