Je tiens à saluer la franchise et le courage du rapporteur et à déplorer, même si Mme la secrétaire d’État n’en a cure, l’attitude du Gouvernement.
Comme l’a rappelé M. Jean-Pierre Raffarin, la loi se construit avec des termes juridiques exacts. Elle ne se satisfait pas d’improvisations, comme celles que nous trouvons dans l’amendement n° 51 rectifié.
Disons-le clairement, autoriser la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, c’est se donner, demain, la possibilité de sauver des vies. Cette autorisation est absolument indispensable si l’on veut, pour reprendre les mots de Marc Peschanski, passer d’un état artisanal de la recherche à un véritable traitement thérapeutique.
Les résultats majeurs obtenus par la recherche fondamentale sur les cellules souches embryonnaires ces dernières années ont ouvert la voie à l’exploitation des propriétés de ces cellules, dont les potentialités, notamment en médecine régénérative, commencent à apparaître.
Aujourd’hui, vous le savez, madame la secrétaire d’État, les scientifiques travaillent avec la peur au ventre, dans la quasi-clandestinité, ce qui est la pire des solutions. Seuls une régulation et un encadrement adaptés peuvent éviter les dérives que vous redoutez. En effet, un régime d’autorisation assorti de conditions serait capable d’imposer un rôle précis à chacun et pour chacun. Il serait clair, lisible et contraignant pour les scientifiques. Tel était d’ailleurs la solution préconisée par le Conseil d’État, ainsi, il faut bien le dire, que par la plupart des juristes et des scientifiques.
La levée de l’interdiction de la recherche est déterminante si l’on veut passer de quelques dizaines de malades traités à plusieurs milliers. C’est une condition sine qua non du progrès médical pour tous.
Chers collègues, j’espère que ceux d’entre vous qui vont voter cet amendement n’auront pas à le regretter dans l’avenir.