Si je ne me suis pas exprimée au cours de cette deuxième lecture, c’est parce que j’ai été constamment d’accord avec le rapporteur.
L’amendement de M. Gaudin, que le Sénat va sans doute adopter, marque un net repli par rapport au texte. La recherche sur l’embryon se trouvera lourdement entravée, ce qui me stupéfie et scandalise.
En vous opposant à l’introduction d’une clause de révision de la législation relative à la bioéthique, madame la secrétaire d’État, vous vous opposez aussi à ce que le Parlement puisse débattre à nouveau de la levée de l’anonymat des dons de gamètes, de la gestation pour autrui… Vous entendez bloquer définitivement un système déjà extrêmement restrictif, et qui le sera plus encore après l’adoption de ce projet de loi. Dans quel pays vivons-nous ? Est-il désormais interdit de réfléchir, de s’exprimer ?
Cette situation est d’autant plus regrettable que l’on a bien vu, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, que ces sujets passionnent les parlementaires. Le débat a permis à chacun de s’exprimer, dans un profond respect de l’opinion des autres, et de révéler le vif intérêt que nos concitoyens portent aux problèmes de bioéthique.
Interdire une révision de la législation relative à la bioéthique reviendrait à interdire le débat sur ces questions, y compris hors des enceintes parlementaires, car qui les abordera si nous ne le faisons pas ?
Je suis scandalisée que vous vouliez nous empêcher d’introduire une clause de révision de la loi dans un délai de cinq ans !