Nos soldats font bien leur travail en Libye et l’OTAN a récemment intensifié ses frappes aériennes dans l’ouest du pays, notamment sur la ville de Tripoli, qui a été durement frappée mardi dernier.
La même journée, plus de 6 000 Libyens ont franchi la frontière tunisienne pour gagner de très nombreux camps de réfugiés. Ainsi, le camp de Tataouine, dans le sud de la Tunisie, regroupe quelque 500 familles, entassées dans des conditions sanitaires épouvantables.
Aujourd’hui, la Tunisie estime que 70 000 Libyens se sont réfugiés sur son sol, sans compter les 430 000 personnes qui n’ont fait que transiter par ce pays. Cet exode s’explique simplement : il a été provoqué par les raids, les massacres, la guerre, mais aussi les pénuries, l’insécurité et l’insalubrité.
Les pays de la coalition ne se désintéressent pas de cette question, comme le prouvent les mesures prises l’hiver dernier, avec l’organisation par le Royaume-Uni et l’ONU d’une mission de ravitaillement alimentaire ou le déploiement par les États-Unis d’un bateau-hôpital.
Toutefois, aussi louables que soient ces initiatives, elles ne sont pas à la hauteur des lourds enjeux humanitaires que je viens d’évoquer.
D’après un récent rapport de l’International crisis group, la situation en Libye s’apparente davantage à une guerre civile tribale ou clanique qu’à une insurrection politique. Or nous savons tous ce qu’un conflit de ce type charrie de violence et de douleur pour la population, la contraignant à un exil durable, ce qui ne pourra que rendre plus difficile la construction d’une société démocratique en Libye.
Monsieur le ministre chargé de la coopération, pouvons-nous espérer une amélioration rapide de la situation militaire en Libye, laquelle déstabilise toute la région ? De quelles informations disposons-nous sur la situation sanitaire des populations libyennes, en matière d’accès à l’alimentation, aux soins et aux produits de première nécessité ? Plus spécifiquement, la grande rivière artificielle qui alimente en eau le nord de la Libye n’a-t-elle pas été touchée par les attaques ?
Enfin, comment la France et l'Union européenne, notamment, comptent-elles accroître leur engagement pour répondre au défi humanitaire que représente l’exode des réfugiés libyens ?