On le sait maintenant : les concombres espagnols ne sont pas responsables de la propagation de la bactérie escherichia coli, qui, malheureusement, a entraîné le décès de vingt-deux personnes. Mais le mal est fait, et les ventes ont chuté de façon catastrophique.
Les maraîchers nantais, qui assurent les quatre cinquièmes de la production française, sont contraints de détruire dix tonnes de légumes chaque jour ; demain, ce sera trente tonnes !
Le concombre français, dont la traçabilité est exemplaire, ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres pays, a été lavé de tout soupçon. Pour autant, la confiance n’est pas revenue parmi les consommateurs, et les ventes n’ont pas repris, tant s’en faut. Les pertes s’élèvent à environ 1 million d’euros par jour.
Madame la ministre, la filière maraîchère des pays de la Loire, du Val-de-Loire, du Languedoc-Roussillon, durement touchée, souhaite être entendue à l’échelon européen, afin de pouvoir bénéficier de compensations financières, réclamées très tôt par la ministre espagnole de l’agriculture. Il est aujourd’hui question de 210 millions d’euros. Sur le plan national, la filière demande la mise en place d’exonérations de charges sociales patronales ou de prêts bonifiés, qui représenterait une bouffée d’oxygène.
En outre, il conviendrait d’associer les maraîchers à l’élaboration d’une campagne d’information, afin de permettre une véritable réhabilitation de produits que les consommateurs, toujours inquiets, persistent encore à écarter. Toute la filière maraîchère se trouve au bord du gouffre, et il y va de sa survie. De nombreux emplois risquent de disparaître si des mesures ne sont pas rapidement prises. Ainsi, dans la région nantaise, 4 000 emplois sont en jeu ; à titre de comparaison, Airbus n’emploie que 3 500 personnes.
M’étant rendue sur les sites de production, j’ai pu prendre la mesure du désarroi et des attentes des maraîchers.