Monsieur le ministre, avec les membres du RDSE, je souhaite attirer votre attention sur la situation de France 24, qui me préoccupe beaucoup. Les événements de ces derniers jours – je pense à la démission de la directrice générale déléguée – ne font que renforcer ce sentiment.
Je tiens avant tout à rappeler que notre inquiétude quant à l’avenir de cette chaîne d’information est à la mesure des espérances que nous avions placées en elle.
L’espérance est née, tout d’abord, du fait que l’ambition originelle affichée par France 24, à savoir doter notre pays d’une « CNN à la française », nous semblait correspondre à un véritable besoin. Ce besoin s’est trouvé souligné et confirmé par les événements actuels dans le monde arabe, qui ont démontré, une fois de plus, le rôle crucial que pouvait jouer la télévision satellitaire.
Cette espérance a été renforcée par les premiers succès, encourageants, qu’a connus la chaîne : d’une part, sa percée en Afrique francophone et au Maghreb, d’autre part, conformément à sa mission initiale, le passage à une diffusion continue en langue arabe depuis décembre dernier.
Cependant, les sources d’inquiétude demeurent nombreuses. J’en citerai deux, la première concernant le financement.
Nous sommes tous conscients que France 24 ne peut pas, pour l’heure, rivaliser avec ses concurrents anglo-saxons, qui disposent d’un budget jusqu’à huit fois supérieur au sien. Il n’empêche que la question demeure : qu’attendez-vous réellement de France 24 ? De quels moyens financiers disposera-t-elle jusqu’en 2012 et après ?
La seconde source d’inquiétude est liée à cette pitoyable crise de gouvernance qui n’en finit pas, qui nuit chaque jour un peu plus à la crédibilité de la chaîne, et ce alors même que des défis majeurs restent à relever. Sur le plan interne, la chaîne est confrontée à la nécessaire réorganisation des rédactions de RFI et de France 24, même si nous nous interrogeons aujourd'hui à ce sujet. Sur le plan externe, elle a besoin de consolider sa présence au Proche-Orient et au Moyen-Orient.
Ma question est donc simple, monsieur le ministre, et je la résumerai ainsi : quels moyens allez-vous donner à France 24 pour lui permettre de surmonter à la fois sa crise financière et sa crise de gouvernance ?