La réforme de l’audiovisuel extérieur de la France était censée apporter davantage de cohérence et d’efficacité. Elle n’atteint aucun de ces deux objectifs.
Je ne reviendrai pas sur la guerre ouverte à laquelle se sont livrés pendant des mois M. Alain de Pouzilhac et Mme Christine Ockrent, avant que celle-ci ne renonce à son poste. Une page se tourne, mais France 24, RFI et TV5 Monde se trouvent profondément déstabilisés.
Monsieur le ministre, la holding n’est plus dirigée depuis des mois, sans que cela entraîne la moindre réaction de l’État. Dans n’importe quelle autre entreprise, les deux dirigeants auraient été remerciés et remplacés depuis longtemps.
Nous avions été nombreux ici à dénoncer le transfert de la tutelle du Quai d’Orsay vers Matignon et votre ministère, pour des raisons de pure convenance personnelle, ainsi que la désignation des dirigeants par le Président de la République. Mais personne n’aurait imaginé un tel gâchis !
C’est le moment choisi par le conseil d’administration pour décider, sur fond de nouveau plan social, le déménagement de RFI à proximité immédiate de France 24, malgré l’opposition des salariés de la radio, et sans tenir compte des inspections en cours.
Monsieur le ministre, ce déménagement préfigure-t-il une fusion avec France 24, et donc la poursuite du démantèlement de RFI ?
Au moment où le continent africain et le monde méditerranéen connaissent de profonds bouleversements, RFI doit absolument garder toute sa place au sein de l’AEF. Avec la recherche systématique des mutualisations, que restera-t-il de RFI, première radio en Afrique francophone ?
Plus globalement, monsieur le ministre, de nombreuses questions restent sans réponse. Quel type de management est envisagé ? Quelles perspectives financières sont proposées pour un partage équitable entre les trois composantes ? Enfin, y a-t-il aujourd’hui une stratégie de l’AEF ? Si oui, laquelle ? Et qui la pilote ?