Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 29 avril 2008 à 10h00
Questions orales — Situation de la psychiatrie publique

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative :

Monsieur Gouteyron, la question que vous posez met l’accent sur la complexité de la prise en charge des malades en psychiatrie, particulièrement en psychiatrie publique.

Les troubles de la santé mentale, de toute nature et de toute intensité, concernent plus de 10 millions de nos concitoyens. Ainsi, 1 200 000 personnes sont prises en charge tous les ans en psychiatrie publique.

Même si, comme vous l’avez signalé, on observe une diminution du nombre de lits d’hospitalisation au cours des vingt dernières années, la psychiatrie dispose toujours de moyens importants : 73 000 lits et places, 63 000 infirmiers et près de 14 000 psychiatres, dans un contexte d’avancées thérapeutiques majeures. Le budget des établissements psychiatriques dépasse 8 milliards d’euros dans notre pays. Nous devons néanmoins continuer et encore progresser. Le plan Psychiatrie et santé mentale 2005 - 2008 y contribue en grande partie.

Ce plan prend en compte toutes les étapes de soins et d’insertion des patients. Il vise ainsi à développer les solutions de remplacement à l’hospitalisation, à rénover les structures ainsi qu’à favoriser la recherche clinique, l’évaluation et les bonnes pratiques. D’importants moyens y sont consacrés, dont j’ai d’ailleurs eu l’occasion de faire devant vous le bilan à deux reprises : 287, 5 millions d’euros sur quatre ans pour les équipes médico-soignantes, 188 millions d’euros pour la formation et les équipements, 750 millions d’euros en investissements pour moderniser plus de 340 structures.

Le dernier bilan, qui remonte à juin 2007, est encourageant, même si la montée en charge est progressive : par exemple, près de 1 500 postes non médicaux et 173 postes médicaux ont été créés dans les établissements, 60 % des mesures prévues sont en cours de réalisation et une coopération accrue entre structures et professionnels est enregistrée.

Je ne méconnais cependant pas les difficultés rencontrées par les professionnels, dont les efforts, les compétences et le sens des responsabilités s’exercent au quotidien dans l’intérêt des patients et de leur entourage. Les métiers de la psychiatrie sont loin d’être faciles !

Les actions que je mène vont dans le sens de nouveaux progrès. Je vais continuer de renforcer les équipes hospitalières – 28, 1 millions d’euros seront affectés dans les régions – et de développer les « équipes mobiles précarité », qui viendront renforcer les vingt-cinq équipes existantes, grâce à un effort de 3 millions d’euros. Il est en effet très important de « croiser », dans l’ensemble des structures hospitalières, la psychiatrie avec le concept de précarité. Par ailleurs, 1 million d’euros sera consacré au développement des équipes de psychogériatrie. La pédopsychiatrie sera un axe prioritaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion