Intervention de Dominique Voynet

Réunion du 5 juillet 2011 à 10h00
Questions orales — Utilisation de neige artificielle lors de la transjurassienne

Photo de Dominique VoynetDominique Voynet :

La réponse que vient de donner M. le secrétaire d'État tranche agréablement avec le ton utilisé par les organisateurs de la Transjurassienne dans le Jura, qui semblaient nier l’existence des problèmes.

La mise en place du groupe de travail constitue au contraire l’aveu de l’importance de ces problèmes, qui devront être surmontés si la crédibilité de la manifestation est bien une préoccupation partagée par l’ensemble des acteurs.

Monsieur le président, vous avez exprimé l’intérêt personnel que vous portiez à ces sujets avant que M. le secrétaire d'État ne réponde à la question de M. Martin relative à la chasse ; je vous indique donc que le tracé initial de la course aurait affecté la zone de protection ultime du grand tétras du parc naturel régional du Jura. Seule la mobilisation des associations a permis de modifier ce tracé.

L’enneigement artificiel – vous l’avez dit, monsieur le secrétaire d'État – a été conçu au départ comme une mesure d’adaptation ponctuelle à l’insuffisance d’enneigement. Pourtant, la surface des pistes concernées et le nombre de stations ayant recours à la neige de culture ne cessent d’augmenter. Très fragiles sur le plan économique, les stations de moyenne montagne ne pourraient en effet fonder leur développement sans la généralisation à grands frais de cette technique.

Il faudra bien imaginer un autre modèle de développement plus durable pour ces stations de moyenne montagne, et, à ce propos, je renvoie chacun au rapport intitulé Neige de culture : état des lieux et impacts environnementaux, élaboré en 2008 et publié en 2009 par le ministère de l’écologie.

Vous me permettrez, monsieur le secrétaire d'État, de consacrer maintenant quelques instants à une sorte de bilan des séances de questions orales du mardi matin.

Le ministre que j’ai été ne garde pas un très bon souvenir de ces séances. Il est en effet très difficile de lire devant un auditoire clairsemé la réponse préparée par les services d’autres ministères sur des sujets variés, a fortiori lorsque l’on n’est pas convaincu par celle-ci, ce qui peut arriver.

Je reste aujourd'hui perplexe quant à l’utilité de ces séances qui mobilisent énormément de moyens et beaucoup de parlementaires pour quelques minutes, le tout pour entendre des réponses qui ne sont parfois pas satisfaisantes.

Si nous, parlementaires, continuons néanmoins à poser des questions orales, c’est d’abord parce que les courriers que nous envoyons régulièrement au Gouvernement ne reçoivent en général pas d’autres réponses qu’un accusé de réception et l’« assurance » que, dans quelques semaines ou quelques mois, nous pourrons en savoir davantage.

Si nous voulons réformer le fonctionnement du Parlement et améliorer l’allocation de ses moyens, sans doute faudrait-il demander au président et aux vice-présidents de notre institution de plaider auprès du Gouvernement pour que nos courriers reçoivent une réponse dans des délais raisonnables. Ainsi, je n’aurais pas posé cette question orale s’il avait été répondu à mon courrier du mois de mars à Mme le ministre de l'écologie.

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