Ayant quelques attaches familiales dans le beau département de la Haute-Loire, je suis spécialement sensible à vos propos, monsieur le sénateur.
La question du prix des produits pétroliers mobilise tout le Gouvernement, et plus particulièrement François Baroin, Éric Besson et moi-même.
Les produits pétroliers représentent 8 % des dépenses des ménages, et les Français ont été, comme vous l’avez souligné avec raison, pénalisés par la forte hausse des cours subie depuis la fin de l’année 2010, notamment aux mois d’avril et de mail, avec un baril à 120 dollars.
Le Gouvernement mène tout d’abord, car c’est essentiel, une action résolue sur le plan international.
Dans le cadre de notre présidence française du G20, nous œuvrons pour un meilleur fonctionnement des marchés.
De plus, sur l’initiative de plusieurs pays, au premier rang desquels les États-Unis et la France, les États membres de l’Agence internationale de l’énergie ont décidé le 23 juin 2001 de mettre sur le marché, de manière coordonnée, 60 millions de barils de pétrole.
Cette décision historique avait un objectif conjoncturel, qui a été atteint : elle a permis, entre le vendredi 24 juin et le mercredi 29 juin, une baisse de 1 à 4 centimes sur tous les carburants.
Elle avait aussi un objectif structurel : les pays consommateurs sont en effet capables de s’entendre pour peser sur les marchés. C’est un risque nouveau et permanent pour les spéculateurs. La spéculation sur les matières premières, et notamment sur l’énergie, est une des difficultés auxquelles nous devons faire face ; la seule façon d’y répondre est internationale.
Sur le plan national, le Gouvernement s’attache à atténuer les hausses par une politique ciblée à destination des Français qui en ont le plus besoin, seule politique pouvant être à la fois efficace et respectueuse des finances publiques. C’est la raison pour laquelle nous venons de revaloriser de 4, 6 % le barème kilométrique pour les salariés et les travailleurs indépendants.
Au-delà, la seule réponse de long terme qui vaille est la poursuite de la réduction de notre dépendance aux importations d’hydrocarbures. Vous le savez, monsieur le sénateur, c’est la politique du Gouvernement.
Tout d’abord, la politique d’efficacité énergétique se traduit par la création d’un fonds d’aide à la rénovation thermique des logements anciens, doté de 1, 35 milliard d’euros, un financement de 1 milliard d’euros pour le véhicule du futur dans le cadre des investissements d’avenir, par une prime à la casse des chaudières usagées.
Ensuite, nous développons les énergies renouvelables, biocarburants et chaleur renouvelable, pour limiter la part du pétrole au sein des carburants et de la production de chaleur.
Enfin, nous continuons de nous appuyer sur un parc électrique ne consommant quasiment aucun produit pétrolier.
Vous le constatez, monsieur le sénateur, le Gouvernement est mobilisé sur tous les fronts pour relever cet enjeu pour nos sociétés.