Des progrès considérables ont en outre été accomplis en matière de scolarisation des enfants handicapés, comme l’a souligné mon collègue M. de Legge, puisqu’une une progression de 40 % a été enregistrée depuis 2005 à cet égard. Certes, ces efforts sont importants, mais il faut poursuivre dans cette voie.
Ainsi, il convient de parvenir à une plus grande professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire.
Il faut assurer la continuité de l’accompagnement des enfants handicapés, accompagnement qui leur est nécessaire non seulement pendant le temps scolaire, mais aussi en dehors, et conserver autant que possible la compétence des AVS en développant la validation des acquis de l’expérience ainsi que les passerelles vers le secteur médico-social.
Je suis personnellement favorable à une délégation de service public aux associations de services à la personne pour une prise en charge au cours et en dehors du temps scolaire.
J’en viens maintenant à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés. Il est nécessaire d’aménager les conditions de décompte pour les professions exigeant des aptitudes particulières, comme celles de pompier ou d’assistante maternelle. Le coefficient de minoration prévu par la loi n’est pas suffisant. Il faudra certainement aller plus loin. En effet, les pompiers opérationnels ne peuvent être aveugles ou tétraplégiques ! Il est nécessaire de faire preuve de bon sens, sans remettre en cause le principe, par exemple en dissociant les emplois administratifs des autres emplois.
En matière d’insertion professionnelle, il importe de renforcer le rôle du réseau Cap Emploi, dont la compétence spécifique en matière d’insertion professionnelle des personnes handicapées est aujourd'hui reconnue.
Il faut revoir la gouvernance des politiques en faveur de l’emploi des personnes handicapées et redonner à l’État et au service public de l’emploi tout leur rôle. En effet, les fonds collecteurs, en particulier l’AGEFIPH, ont eu tendance à s’arroger des prérogatives qui appartiennent en réalité à l’Etat. Ce dernier doit assurer son rôle de tutelle sur les deux fonds collecteurs que sont l’AGEFIPH et le FIPHFP.
Enfin, je veux mettre l’accent sur la formation professionnelle, tant il est vrai que le manque de qualification constitue un obstacle majeur à l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
Pour conclure, je souhaite souligner que le rôle des départements, qui ont en grande majorité joué le jeu, est essentiel. Néanmoins, l’État doit maintenir son engagement en faveur du handicap, qui relève incontestablement de la solidarité nationale, afin de préserver l’équité territoriale.
La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie a également joué un rôle primordial en la matière et je souhaite qu’elle puisse continuer à œuvrer comme elle l’a fait jusqu’à présent.