Si les collectivités locales et les associations n'étaient pas là, il faudrait, hélas ! se contenter des programmes souvent abêtissants de la télévision.
Culture et éducation populaires sont des ciments sociaux qui coûtent, certes, mais qui apportent tant pour vivre mieux !
Un autre exemple concerne la maison de l'emploi intercommunale créée il y a cinq ans sur ma commune, guichet unique pour les personnes en recherche d'informations, de formations, d'emplois, d'insertion. Cela suppose des financements intéressants, des « postes aidés » au démarrage. Toutefois, aujourd'hui, se pose un sérieux problème, celui du coût - du déficit - de fonctionnement : il correspond pratiquement au poste de l'ANPE, payé intégralement par la collectivité !
Si ce poste disparaît, nous pouvons dire adieu à tout l'édifice « maison de l'emploi », alors que, cinq ans avant la loi de programmation pour la cohésion sociale - au travers de laquelle M. Borloo promet de créer 300 de ces maisons sur le territoire national -, notre volonté nous avait permis d'imaginer et de faire vivre ce service d'intérêt général, ô combien important pour celles et ceux qui cherchent un emploi !
Est-ce cela la solidarité de l'Etat ? Cet exemple très concret montre bien le décalage entre les actes et la réalité.
Je pourrais en ajouter d'autres, notamment dans le domaine de l'éducation. Même l'enseignement privé, qui tient, dans ma région, la Bretagne, une place importante, a fortement manifesté ce week-end avec la bénédiction - si je puis dire - de sa direction !
Cette deuxième lecture, qui vient après le vote du budget, confirme amèrement ce que nous pensions : comment croire que ce texte contribuera à réduire les déséquilibres territoriaux si l'Etat, au lieu de les compenser, les accentue, comme c'est le cas actuellement ?
Si les communes rurales veulent maintenir des services, il leur appartient de les payer ; en revanche, les endroits plus urbanisés en bénéficient sans intervention des collectivités, puisque le marché est rentable ! On demande ainsi aux territoires les moins favorisés de payer eux-mêmes ce que d'autres ont gratuitement, et ce au mépris de l'égalité républicaine.
Nous sommes en présence d'un affichage de bonnes intentions, certes, mais sans que soient fournis les moyens de leur mise en oeuvre. Or, sans moyens, il n'existe pas de politique efficace et durable !
Attirer les populations jeunes pour garantir un avenir aux territoires ruraux est un objectif fondamental pour les communes rurales. Or le désengagement du service public, des écoles à la poste, ne peut que provoquer l'effet contraire.
« Utiliser tout le territoire pour tous les habitants », ai-je coutume de dire au sein de l'intercommunalité dans laquelle je siège : un texte de loi pour le développement des territoires ruraux devrait militer pour cela. Malheureusement il n'en prend pas le chemin...