Le 14 juin a eu lieu la Journée mondiale du don de sang. Dans cet hémicycle, chacun d’entre nous, qui participons dans nos départements à de nombreuses réunions de donneurs du sang, sait que les besoins sont considérables et constamment en hausse. Cette augmentation serait de l’ordre de 3 % ou 4 % par an, mais je pense qu’elle est supérieure. Monsieur le ministre, je serais heureux que vous puissiez nous donner quelques indications à ce sujet.
Les causes sont connues. Notons l’allongement de la vie, certaines techniques médicales en plein développement, comme les traitements du cancer, qui conduisent souvent à pratiquer des transfusions sanguines à cause de la chimiothérapie.
Je veux dire la confiance renouvelée des médecins dans ces transfusions, parce que le dispositif français de collecte du sang est parfaitement efficace et sécurisé. Je tiens d’ailleurs à rendre hommage aux bénévoles, qui sont fortement mobilisés pour cette cause très noble.
Je veux également rendre hommage au dynamisme de la Fédération française des donneurs de sang. Je veux insister sur ce qui se passe dans nos départements, dans nos communes. Nous participons tous à des réunions de donneurs de sang. Nous connaissons leur engagement et leur volonté de servir ; en effet, il s’agit bien d’un service.
Monsieur le ministre, la Haute-Loire fait des efforts considérables puisque le nombre total des dons effectués dans ce département était de 15 985 en 2006 et de 16 917 en 2007. Les donneurs y représentent 8 % de la population locale, contre 4 % au niveau national. Je leur rends donc hommage, ainsi qu’aux personnes qui s’occupent de l’Établissement français du sang.
J’insiste sur la nécessité d’une politique de communication. Je sais que l’Établissement français du sang, l’EFS, s’en préoccupe, avec pour slogan : « donner, redonner ». La moyenne actuelle est de 1, 6 don par donneur ; si nous voulons atteindre l’objectif de 2 dons, il faut que tous, dans nos communes, nous aidions l’EFS et relayions cette campagne.
Il est également nécessaire d’attirer des jeunes. Je relève que 90 % des personnes interrogées – le chiffre est considérable ! – louent le bénévolat des donneurs de sang et leur engagement civique. Malheureusement, les donneurs sont beaucoup moins nombreux puisque 4 % seulement des Français passent à l’acte. On constate donc un décalage entre la générosité que je qualifierai d’affective et la générosité concrète.
Aussi, monsieur le ministre, je poserai deux questions.
On annonce un arrêté portant la limite d’âge des donneurs de sang à soixante-neuf ans. Sera-t-il publié prochainement ?
Est déjà en vigueur dans plus de vingt pays de l’Union une nouvelle réglementation européenne prévoyant que tout don de sang doit donner lieu à une évaluation du taux d’hémoglobine, de façon à sécuriser le don lui-même et protéger la santé du donneur. Lorsqu’elle sera appliquée en France également, ce qui est inévitable, une certaine proportion de donneurs – de 2 % à 8 % – sera exclue. De quelle manière le Gouvernement envisage-t-il de prendre en compte cet élément important ? Quels effets peut-on attendre de la nouvelle réglementation ? Que fera-t-on pour pallier le manque qu’elle pourrait induire ?