Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Réunion du 16 novembre 2005 à 15h00
Prorogation de l'application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 — Question préalable

Photo de Jean-Luc MélenchonJean-Luc Mélenchon :

Je peux proclamer, comme tous mes collègues qui l'ont entendu, que Robert Badinter n'a en aucune façon essayé d'assimiler ce qui se passait dans nos banlieues aux événements que vous décrivez, monsieur le ministre. Il est donc tout à fait abusif d'avoir procédé à cet amalgame et tenté de l'imputer à Robert Badinter surtout, quand, de surcroît, vous terminez votre propos sur ce registre provocateur que nous ne comprenons pas et qui est le vôtre depuis votre entrée dans cet hémicycle puisque vous ne nous avez fait l'honneur que d'une phrase pour répondre au président de notre groupe et que vous avez achevé votre intervention en disant que nous serions passés du stade de la compréhension des actes de violence à celui de leur justification !

Je dirai tout à l'heure ce que je pense de l'effet d'aubaine que représente pour vous cette loi, mais, auparavant, je ne veux pas laisser dire que l'un quelconque des membres du groupe socialiste aurait fait référence à la Nouvelle-Calédonie parce qu'il mépriserait celle-ci du fait de son peu d'étendue ou de son éloignement. C'est tout le contraire ! On se souvient dans cet hémicycle de la ferveur de nos débats sur la Nouvelle-Calédonie et de la position hautement républicaine des protagonistes d'alors, dont plusieurs sont présents aujourd'hui. Il n'y avait donc aucun mépris.

Par contre, si l'état d'urgence a en effet été proclamé, M. Fabius étant Premier ministre, il était destiné à réunir les conditions qui permettent d'éviter une guerre civile dont toutes les prémices semblaient perceptibles. Vous ne prétendrez pas que nous avons la même situation aujourd'hui dans nos banlieues. Et, lorsque le gouvernement de gauche a quitté les responsabilités, le suivant est passé d'un état d'urgence à un état de guerre ! La troupe cantonnée dans les tribus et on a vu à quels dérapages cela a conduit !

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