Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Réunion du 8 octobre 2010 à 22h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Oui, cet article 6 est la suite logique de l’article 5, mais, vous l’aurez compris, votre logique n’est pas la nôtre, monsieur le ministre, raison pour laquelle nous avons déposé cet amendement de suppression.

Je voudrais insister à mon tour sur la situation des femmes.

Il faut dire que seulement 44 % d’entre elles réussissent à valider une carrière complète. On sait que la pension des femmes ne représente que 62 % de celles des hommes, et que le minimum vieillesse – 677 euros seulement – est perçu par bon nombre d’entre elles.

Vous osez prétendre que votre projet de réforme est juste, équitable, respectueux de tous, y compris des femmes, qui subissent déjà de profondes inégalités tout au long de leur carrière professionnelle. Les écarts existants étaient déjà grands ; avec votre réforme, qui aura contribué à les creuser davantage, il s’agira désormais d’un fossé !

Reculer de 65 ans à 67 ans l’âge à atteindre pour bénéficier d’une retraite à taux plein est une mesure indigne pour les femmes ouvrières, dont l’espérance de vie n’est que de 64 ans ! §Dans votre précipitation à proposer une réforme, d’une part, pour satisfaire les agences de notation, d’autre part, pour préparer les prochaines échéances électorales, vous n’avez rien prévu pour compenser les inégalités subies par les femmes aux carrières professionnelles morcelées, dont les pensions ont déjà un niveau dramatiquement bas.

Avec ce projet, la situation de ces femmes va être encore plus inégalitaire, qu’il s’agisse du temps de travail ou du montant des pensions. Si la question de la pénibilité est abordée par d’autres de mes collègues, en ce qui concerne la retraite des femmes, c’est la double peine. Ici, pénibilité rime avec pénalisation !

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