Intervention de Isabelle Pasquet

Réunion du 8 octobre 2010 à 22h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Isabelle PasquetIsabelle Pasquet :

Monsieur le président, messieurs les ministres, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, nous voterons ces amendements de suppression de l’article 6.

En effet, nous combattons, depuis le début, cette réforme injuste, qui vise à faire reposer 80 % de l’effort sur les salariés.

Nous avons indiqué d’autres pistes pour permettre le financement pérenne du système de retraite, mais vous ne voulez pas en entendre parler. Par exemple, le maintien du bouclier fiscal est une ineptie dans le climat de rigueur qui s’abat sur la France.

Au travers du présent article, vous portez une nouvelle attaque contre les plus faibles, en faisant passer de 65 à 67 ans l’âge ouvrant droit à la retraite à taux plein.

Cette mesure aggravera la situation des plus précaires, de ceux qui ont des difficultés à effectuer des carrières complètes, de ceux qui sont exclus, bien avant 67 ans, du marché du travail.

Mettons-nous d’accord sur les termes du débat : le financement des retraites est de plus en plus difficile parce que le travail est malade !

Avant de réformer les retraites, il faut repenser le déroulement des carrières, notamment en termes d’égalité entre les hommes et les femmes. Pourquoi les pensions des femmes sont-elles moindres que celles des hommes ? Outre que leur carrière est morcelée à cause d’une implication plus importante dans la vie familiale, cette différence tient aussi au fait que les rémunérations ne sont pas les mêmes ; c’est tout simple !

Pourquoi ne pas s’attaquer au chômage, particulièrement à celui des jeunes ? Il est inacceptable que, dans notre pays, avant 25 ans, un jeune sur quatre soit au chômage.

Vous ne vous posez pas les bonnes questions, et donc vous apportez les mauvaises réponses. L’espérance de vie augmente, le temps de retraite augmente ; c’est une bonne chose, mais, à vous écouter, on dirait qu’il s’agit d’un fléau à combattre. C’est le monde à l’envers !

Depuis des décennies, depuis des siècles, les salariés se battent pour que leurs droits soient reconnus et vous n’avez de cesse de les remettre en cause, que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé. En particulier, le droit de grève, droit emblématique de la vitalité d’une démocratie, est largement remis en cause par vos lois successives.

La démocratie sociale aussi est en berne. La feuille de route du Gouvernement est dictée par le MEDEF. Les salariés en lutte sont, selon vous, monsieur le ministre, des personnes qui n’ont pas tout compris à la vie politique…

Assez de mépris, assez de démantèlement des acquis sociaux ! Les salariés ne sont pas des machines à produire qui peuvent travailler le jour, la nuit, le dimanche et jusqu’à la mort. Nous combattons fermement votre loi scélérate.

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