Il évoque surtout les difficultés des travailleurs pour trouver un CDI. Cette situation est une réalité depuis bien longtemps et peut toucher tous les citoyens. Mais il arrive un moment où l’on se stabilise dans la vie professionnelle. À la fin du livre, le personnage principal trouve d’ailleurs un CDI.
Auparavant, il a travaillé à mi-temps, semble-t-il, en fractionnant son temps de travail entre plusieurs emplois, se déplaçant de l’un à l’autre dans des conditions difficiles. Travaillant à mi-temps, il est couvert à temps complet par le système de retraite, selon la règle des deux cents heures de SMIC par trimestre, comme s’il travaillait à temps complet, même si ce n’est pas le cas. En effet, le calcul est fondé non pas sur le nombre de trimestres travaillés, mais sur le revenu. Dès lors que l’on touche la moitié du SMIC, on bénéficie de la couverture du système de retraite à hauteur de la totalité du SMIC. Par ailleurs, si l’on est inscrit à Pôle emploi, le temps de chômage indemnisé donne lieu à cotisation par le biais du système de solidarité. Ce système de solidarité existe déjà, et nous le conservons, bien évidemment.
Beaucoup de personnes ont le sentiment d’être laissées pour compte au regard de la retraite parce qu’elles traversent des difficultés indéniables. Mais, en réalité, elles sont prises en charge et valident des trimestres de cotisation.
S’agissant de la décote, si critiquée par MM. Desessard et Assouline, ce système a été mis en place dès les années quatre-vingt. C’est François Fillon qui l’a réduite de moitié, au travers de la loi qu’il a fait adopter en 2003, malgré vous… Elle est ainsi passée de 10 % par année de cotisation manquante à 5 %. La loi Fillon a établi une convergence entre la décote applicable aux retraites du secteur public, qui était très faible, et celle concernant le régime du secteur privé, qui était très élevée. C’est une avancée dont vous pouvez vous réjouir, me semble-t-il.
Par ailleurs, en matière d’état de santé à la retraite, l’incapacité, c’est-à-dire la maladie lourde, est établie, selon l’INSEE, à 79 ans pour les hommes et à 83 ans pour les femmes. En moyenne, pour les Français, l’incapacité n’intervient pas plus tôt que cela, heureusement ! Bien sûr, chacun pourrait trouver, autour de lui, des exemples contraires.