Intervention de Odette Terrade

Réunion du 8 octobre 2010 à 22h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Odette TerradeOdette Terrade :

Par cet amendement, nous proposons d’exclure les salariés des industries alimentaires du champ de la mesure de relèvement de l’âge légal de la retraite.

En effet, ces salariés connaissent des conditions de travail contraignantes et exigeantes. Bien souvent, ils doivent travailler en 2 x 8 ou en 3 x 8, peuvent être appelés en urgence durant leur temps de repos pour maintenir un certain niveau de production et effectuer des heures supplémentaires afin d’assurer les commandes des clients, et ce au détriment de leur vie familiale et sociale.

Le travail de nuit s’est développé, et les astreintes se sont banalisées. Autrefois liées à l’urgence, elles correspondent aujourd’hui à la volonté des directions de planifier une activité. Il n’est ainsi pas rare de voir celles-ci modifier l’organisation des rythmes de travail, afin d’optimiser l’utilisation des lignes de production, nonobstant la détérioration physique et mentale que cela entraîne chez les salariés. Au nom d’une exigence de quantité et de qualité toujours plus forte, ces derniers subissent une pression croissante, d’autant moins supportable que les temps de repos qui permettaient de récupérer ont été supprimés. Désormais, c’est la machine qui donne le ton. À long terme, surtout chez les plus âgés, il a été prouvé que les horaires atypiques ont des effets sur la santé. En particulier, des problèmes de santé cardio-vasculaires ou coronariens peuvent apparaître et devenir véritablement invalidants.

À cela s’ajoute l’exposition au froid, naturel ou artificiel, qui entraîne hypothermie et engelures tout en augmentant le risque de troubles musculo-squelettiques, et à un bruit constant, provoquant une usure psychologique.

Les inconvénients « classiques » du travail à la chaîne sont, eux aussi, sources de maladies. Il s’agit de la répétition des gestes et de la détérioration musculaire qu’elle entraîne, du respect de la cadence, afin de ne pas freiner toute la chaîne de production. Des gestes répétitifs, effectués sous la pression du chronomètre, provoquent hernies discales, lombalgies, syndromes du canal carpien. À l’évidence, quand une personne doit se pencher deux cents fois par jour pour prendre un tube dans un panier ou porter à bout de bras des bidons de lait de quarante kilos, …

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