Intervention de Bernard Vera

Réunion du 8 octobre 2010 à 22h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Bernard VeraBernard Vera :

Cela va vous intéresser, madame Procaccia, vous verrez !

Cette profession, pour les emplois les moins qualifiés, revêt, on l’ignore souvent, un aspect très mécanique. Avec l’informatisation des tâches, on pourrait croire, à tort, que cet aspect a été gommé. Il n’en est rien ; au contraire, cette dimension mécanique a été amplifiée, car désormais les employés doivent travailler au rythme de la machine.

Bien souvent, le travail des agents de voyage et de tourisme est comparé à un travail d’horlogerie, du fait de l’attention constante que réclament leurs différentes tâches. Cet effort d’attention engendre des tensions. En effet, le conseiller en voyages ou le conseiller en billetterie est en rapport permanent avec le client, ce qui le met sous pression, et doit faire le bon choix au bon moment, et au bon tarif. Il lui revient de trouver et de sélectionner la bonne information pour le client.

Toutes ces tâches doivent être accomplies dans de brefs délais, cette exigence de célérité s’étant accrue avec le développement des plateformes sur internet. Aujourd’hui, le client peut en effet trouver lui-même l’information, et il exige donc de l’agent une réponse plus rapide et plus fiable.

De plus, cette tension permanente s’amplifie du fait que les responsabilités, les tâches et donc les salaires sont directement liés au chiffre d’affaires engendré. Ce climat de travail a pour conséquence que la profession compte très peu de travailleurs âgés. À 60 ans, ils ont soit quitté la profession, soit ouvert leur propre agence, ce qui est de plus en plus rare compte tenu de la tendance à la concentration dans le secteur.

En effet, si l’on examine le panorama de branche du secteur des métiers du voyage et du tourisme publié en 2009 par l’organisation nationale des professionnels du voyage, le SNAV, qui rassemble plus 70 % des agences, on constate qu’un tiers des salariés ont moins de 30 ans et que plus des trois quarts d’entre eux sont des femmes. Aussi le recul des bornes d’âge que vous persistez à prôner aura-t-il, sur cette catégorie de salariés également, les effets néfastes que nous dénonçons depuis le début de cette discussion, avec un nivellement par le bas des droits et des pensions.

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