Intervention de Odette Terrade

Réunion du 8 octobre 2010 à 22h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Odette TerradeOdette Terrade :

Les personnes employées par les établissements d’entraînement de chevaux de course de trot font un travail physique éprouvant, qui nécessite une complète abnégation afin de former physiquement et mentalement les chevaux aux compétitions qu’ils devront affronter.

L’entraînement quotidien des chevaux de course représentait à lui seul près de 4 000 emplois en 2009, ce nombre s’étant accru de 18 % en dix ans. Il s’agit donc d’un secteur économique important.

Ces passionnés, qui comptent parmi eux un nombre croissant de femmes, consacrent déjà une part démesurée de leur temps à leur métier, avec les difficultés que cela suppose pour le concilier avec une vie familiale : les week-ends sont souvent mobilisés, les journées commencent à l’aube et se terminent généralement tard le soir, les métiers s’exercent par tous les temps.

Il n’est pas possible d’entraîner un cheval de course digne de ce nom sans passer beaucoup de temps avec lui, sans lui apporter tous les soins nécessaires à sa santé et à la préservation de ses aptitudes physiques remarquables. Le lad et le garçon de cour doivent aussi nettoyer les boxes et entretenir le matériel, ce qui est très physique et impose de déplacer des charges lourdes.

Assurer cette préparation du cheval, notamment les soins, nécessite une bonne condition physique. Il s’agit donc de métiers qu’il n’est pas possible d’exercer à tous les âges et la question de la reconversion de ces salariés constitue d’ores et déjà une problématique centrale dans ce milieu et dans la filière équestre en général. Il semble dès lors tout à fait déraisonnable de demander à ces personnes de travailler plus longtemps à l’avenir.

Il s’agit en outre de métiers qui comportent des risques certains en termes d’accidents et de blessures, risques dont l’âge constitue à l’évidence un facteur d’amplification. De plus, les jockeys et lad-drivers – ces derniers étant chargés des soins et de l’entraînement des chevaux – doivent respecter des critères de poids très contraignants. Ils se soumettent bien souvent à des régimes drastiques, afin de ne pas prendre de poids et de se maintenir dans leur catégorie, ce qui entraîne bien sûr des carences en vitamines et en oligo-éléments et peut même provoquer des malaises pendant les courses, et donc des chutes, pouvant être spectaculaires et très graves.

Notre amendement vise donc à préserver l’intégrité physique et la santé de ces salariés des établissements d’entraînement de chevaux de course au trot, ainsi qu’à maintenir la qualité de la formation des chevaux à la course, et donc leurs performances sur les hippodromes de notre pays, que, je n’en doute pas, chers collègues de la majorité, vous avez plaisir à fréquenter, non seulement pour le spectacle et la compétition, mais sans doute aussi pour les jeux d’argent qui les accompagnent.

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