La convention collective de la production audiovisuelle concerne tous les salariés travaillant à la création, au développement, au financement et à la mise en œuvre de programmes audiovisuels. Ces salariés sont soumis à un rythme de travail spécifique et extrêmement défavorable au regard du calcul de leur retraite, ce qui justifie d’exonérer cette catégorie professionnelle de l’allongement à 41, 5 du nombre d’annuités de cotisation requis.
En effet, la nature même du travail audiovisuel affecte les retraites de ces salariés. Le travail est organisé en fonction de chaque programme ou émission, et il est donc caractérisé par une discontinuité des contrats et un recours fréquent aux contrats à durée déterminée. Nombre de salariés de l’audiovisuel sont ainsi des intermittents du spectacle, catégorie marquée par la précarité des conditions de travail, le caractère aléatoire des missions et autres contraintes spécifiques au monde du spectacle.
Maintenir pour eux la durée de cotisation à 40 années serait d’autant plus légitime qu’ils participent à la vitalité et au dynamisme de la culture française, dans sa production comme dans sa diffusion, et qu’ils contribuent à nourrir cette exception culturelle française que l’on nous envie de par le monde.
N’oublions pas ces salariés qui travaillent selon des rythmes, souvent exigeants, imposés par le spectacle, lesquels varient selon les jours, les semaines et les mois. Les périodes de chômage sont leur lot quotidien et ils ont donc, plus que les autres, du mal à atteindre leurs annuités.
C’est pourquoi nous vous demandons de les exclure du champ d’application de l’article 6, en raison de leur situation particulière au regard de l’emploi, caractérisée par une succession de périodes d’emploi et de chômage. Les employeurs abusent trop souvent des CDD et nous ne devons pas le faire payer aux salariés de ce secteur.