Aujourd’hui, les personnes qui n’ont pas un déroulement de carrière complet, les femmes notamment, peuvent bénéficier d’une retraite sans décote à 65 ans.
Le Gouvernement nous présente son amendement comme une avancée. Or de quoi s’agit-il ? Un assuré parent, une femme le plus souvent, pourra bénéficier à 65 ans d’une retraite sans décote, même avec une carrière incomplète, à condition d’être né entre 1951 et 1955, d’avoir eu trois enfants, de s’être arrêté de travailler au moins un an pour les élever et d’avoir travaillé avant son interruption d’activité !
Tout d’abord, cela a été évoqué hier, la plupart des femmes nées entre 1951 et 1955 se sont mariées jeunes, entre 18 ans et 20 ans.
Ensuite, la contraception n’existait pas à cette époque ; une majorité d’entre elles ont donc été enceintes rapidement.
Enfin, ce n’est qu’à partir des années soixante que les femmes ont accédé de façon importante au monde du travail.
Ce dispositif ressemble beaucoup à celui du « RSA jeunes ». Rappelez-vous, mes chers collègues, pour bénéficier du revenu de solidarité active, un jeune doit avoir moins de vingt-cinq ans et avoir travaillé au minimum deux ans au cours des trois dernières années… Bénéficient donc du RSA des jeunes qui n’en ont pas besoin !
Encore une fois, on nous présente un dispositif assorti de conditions très restrictives. Notre sous-amendement vise donc à supprimer la clause d’emploi précédant l’interruption de l’activité professionnelle pour élever ses enfants. Adopter cette clause, ce serait se moquer des femmes !