Cet amendement reprend une proposition de la délégation parlementaire aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.
Monsieur le ministre, hier jeudi – avant-hier maintenant ! –, au journal de treize heures de France 2, vous avez osé parler « d’avancée considérable » à propos de vos amendements. Vous n’avez pas peur des mots !
Selon vous, les femmes souffraient surtout de l’inégalité salariale actuelle. Mais où est le projet de loi promis précisément en la matière ? Où sont les promesses du candidat Sarkozy ? Où sont vos promesses ? Alors que, le 22 juin, vous aviez indiqué qu’un texte serait déposé « dès la fin de l’année » sur l’égalité salariale, vous paraissez aujourd’hui vous contenter d’un seul article dans ce projet de réforme des retraites.
Vous avez dit aussi que les personnes ayant commencé à travailler tôt pourraient continuer à prendre leur retraite à soixante ans, tout comme celles qui effectuent un travail pénible et présentent une incapacité égale à 10 % ; vous avez évoqué les caissières et les femmes travaillant dans le domaine de l’agroalimentaire.
Est-ce là l’avenir que vous réservez à ces femmes ? Devront-elles attendre de souffrir d’une incapacité pour en finir avec des années d’un travail difficile, usant, avec des horaires décalés et une vie de famille sacrifiée, et sinon travailler plus longtemps ? Et vous osez qualifier votre réforme de « texte humain » ?
S’agissant de la durée de cotisation, vous savez bien que les femmes, y compris celles qui ont commencé très tôt à travailler, évidemment, sont plus nombreuses que les hommes à interrompre leur carrière professionnelle, et ce n’est pas seulement pour partir en congé de maternité. Elles font aussi ce choix pour se consacrer à l’éducation de leurs enfants. Mais elles connaissent aussi de fréquentes et longues durées de chômage.
Vous oubliez le rapport de la délégation parlementaire aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Y sont mentionnés des travaux récents « qui font en particulier ressortir que les interruptions d’activité des femmes lors des naissances ont un impact significativement négatif sur leur carrière salariale ultérieure ».
Non, monsieur le ministre, votre réforme n’est pas humaine. Elle est dure pour les femmes !
Une nouvelle fois, vous avez dit que les femmes ne connaissaient pas leurs droits. Il faudra jouer cartes sur table en matière de chiffres et cesser d’occulter la réalité des effets du recul de l’âge de départ à la retraite sur les pensions des femmes !
Nous appelons donc nos collègues à voter cet amendement traduisant le souhait de la délégation qu’il soit procédé à une évaluation précise des écarts de retraites entre les hommes et les femmes et qu’un rapport puisse être fourni le plus rapidement possible dans les six mois après la promulgation de la loi.