Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, à la suite des évènements de ce week-end survenus en Suisse, tout aussi spectaculaires que tragiques, la question de la violence au sein et en périphérie des stades est de plus en plus d'actualité. Certes, ces évènements se déroulent au-delà de nos frontières, mais ils montrent à quel point la bêtise et la sauvagerie peuvent envahir les stades et ternir l'image de ces moments et de ces lieux dédiés à la fête et au spectacle.
Comment accepter que ces violences dégradent l'image d'une activité qui est souvent prise comme un moment de divertissement amical et familial, mais aussi comme un moyen d'intégration ?
L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité cette proposition de loi visant à prévenir les violences lors des manifestations sportives. A ce titre, mes chers collègues, je tiens à saluer la sérénité qui a prévalu lors de son étude au Palais Bourbon où l'ensemble de la représentation nationale a fait preuve d'une belle unité. J'espère qu'il en sera de même au sein de notre assemblée, ce dont je ne doute pas.
Ceux qui me connaissent savent que le sport, particulièrement le football, reste pour moi une prédilection, voire une passion. Je suis en effet convaincu qu'il participe positivement à ce que l'on appelle « la cohésion sociale », avec des dimensions différentes aussi bien dans les territoires urbains que dans les territoires ruraux.
On peut regretter que le haut niveau soit dénaturé, que l'argent y occupe une place démesurée. Oui, la finance est malheureusement devenue le grand patron, reléguant bien souvent la performance physique loin derrière. En effet, la course effrénée à la médiatisation et à la surenchère donne le moyen à « l'argent roi » de dicter sa loi.
Malgré cette réalité, dans quelques semaines, la Coupe du monde de football rassemblera la France. Elle rassemblera tous ceux qui aiment le sport, mais aussi ceux qui l'aiment moins, ceux qui se prendront au jeu seulement pour quelques semaines, les jeunes, les moins jeunes, les aînés, les différentes catégories sociales, les courants de pensée ou de philosophie. Le football, nous le savons tous, n'a pas de frontière, il n'a pas d'âge, il n'a pas de couleur. Il est là où les Français expriment leur solidarité, leur fierté de voir que onze joueurs porteront, nous n'en doutons pas, avec éclat les couleurs de notre pays.
Cette proposition de loi peut paraître surprenante car le sport, le football en particulier, est une école de la vie où, dès le plus jeune âge, on apprend les valeurs essentielles qui guident les relations humaines : l'esprit d'équipe, le respect de l'autre, la vie en collectivité, le fair-play, la convivialité, mais aussi l'amitié.