Je souhaite, d'abord, remercier M. le rapporteur spécial. Le débat qu'il a ouvert l'année dernière, avec un premier vote du Sénat qui avait inscrit ces crédits dans le programme « Drogue et toxicomanie », était totalement justifié, autant le dire.
Il est vrai que, du point de vue de la lisibilité du travail parlementaire, il peut sembler bizarre de trouver des crédits concernant la toxicomanie dans un programme sur la prévention de santé, alors qu'un autre programme, qui traite de la toxicomanie, ne comprend pas tous les crédits en la matière. Je comprends donc la logique de clarification qui vous inspire.
Mais, comme je l'indiquais à l'instant à la tribune, après avoir essayé, en toute bonne foi, de mettre en oeuvre le dispositif que vous souhaitiez, il s'est avéré que ses implications pour la gestion administrative sur le terrain avaient peut-être été mal perçues l'an dernier. Nous avons constaté que cette mission interministérielle, placée auprès du Premier ministre, se voyait ainsi confier la gestion de crédits qui supposent la passation de conventions avec de très nombreuses associations, alors qu'elle n'est pas outillée à cette fin. Ainsi s'expliquent les difficultés que vous avez pu constater par vous-même sur le terrain, monsieur le rapporteur.
Même si le Gouvernement est très attaché, pour des raisons de bonne gestion, à ce qu'on laisse, en 2007, les crédits destinés à la lutte contre la toxicomanie du ministère de la santé sur le programme « Santé publique et prévention », ce débat est très constructif parce qu'il a le mérite de poser une question légitime que nous sommes tout à fait prêts à étudier. Je prends l'engagement ferme d'entamer ce travail dans les semaines qui viennent, afin que tout soit prêt l'année prochaine.
Réunir le programme « Drogue et toxicomanie », qui est un programme de prévention, et le programme « Santé publique et prévention », qui pourrait tout à fait l'incorporer, me paraît être une bonne idée. Je réaffirme donc la disponibilité du Gouvernement pour travailler dans le sens que vous souhaitez, afin de clarifier la présentation de cette mission, dans l'esprit même de la LOLF qui n'a pas prévu de multiplier les programmes à l'intérieur des missions. En attendant, il est vraiment vital, pour la bonne exécution de ces crédits, de maintenir leur inscription dans le budget de l'administration qui est capable de passer les conventions avec les associations de lutte contre la toxicomanie.
Sous le bénéfice de ces explications, je comprends très bien que vous ne retiriez pas votre amendement, mais je demande à la Haute Assemblée de bien vouloir le rejeter, en vous réitérant toutes les assurances concernant le travail que nous pouvons engager ensemble sans attendre.