Intervention de Bernard Angels

Réunion du 25 novembre 2004 à 15h15
Loi de finances pour 2005 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Bernard AngelsBernard Angels :

Venons-en à l'investissement.

Selon l'INSEE, les prévisions des industriels sont, en 2005, encore plus réservées qu'elles ne l'étaient en 2002 et en 2003. C'est dire !

Les projets des industriels pour 2005 correspondraient, en effet, à une baisse de l'investissement de 3 % dans l'ensemble de l'industrie.

Evoquons enfin la consommation.

Il n'est qu'à lire les prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques, l'OFCE : « la consommation, qui a constitué le dernier moteur de la croissance française en 2002 et 2003, permettant à la France d'éviter la récession [...] devrait quelque peu s'essouffler à partir du second semestre 2004 [...] Cela devrait engendrer un comportement plus prudent des ménages qui se traduira par une stabilisation du taux d'épargne, limitant la croissance de la consommation pour 2004 et 2005 ». Voilà qui est assez éclairant !

Enfin - et c'est là l'essentiel -, je demeure perplexe quant au souffle de ce budget et quant à l'avenir qu'il prépare pour notre pays.

Le débat sera encore long dans notre hémicycle. Aussi me limiterai-je à deux thèmes, dont vous admettrez, mes chers collègues, qu'ils conditionnent largement ce que je qualifie de souffle et d'avenir.

Le souffle, le dynamisme de notre économie passent par la consommation intérieure de notre pays, ce moteur plus essentiel encore à notre économie en période de difficulté forte du commerce extérieur.

Je m'en tiendrai aux chiffres publiés dans le rapport économique et financier annexé au présent projet de loi. Les mesures nouvelles mises en place en 2004 aboutiront, d'un côté, à une baisse de 6 milliards d'euros des impôts d'Etat et, d'un autre côté, à une hausse de 6 milliards d'euros des prélèvements sociaux.

Est-ce une opération blanche ? Non, mes chers collègues, car vous savez comme moi qu'un choix fiscal recouvre toujours une stratégie. Comment pourrions-nous définir celle du Gouvernement, monsieur le secrétaire d'Etat ? Au risque de paraître sévère, je dirais qu'elle est illusoire et incohérente.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion