Intervention de Christian Demuynck

Réunion du 1er décembre 2005 à 21h30
Loi de finances pour 2006 — Enseignement scolaire

Photo de Christian DemuynckChristian Demuynck :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il est clair que, en dépit des circonstances budgétaires particulières et des marges de manoeuvre étroites dont nous disposons, le projet de loi de finances pour 2006 marque nettement la priorité donnée par le Gouvernement à l'éducation et à la formation de notre jeunesse.

Ce budget en constante augmentation, atteignant près de 59 milliards d'euros, représente un effort financier exceptionnel.

Mais cet effort - à la fois souhaitable et souhaité par le plus grand nombre - est indissociable de l'équation associant l'avenir de nos enfants et l'utilisation la plus raisonnable des contributions publiques.

En effet, comme l'a rappelé ce matin le Premier ministre, il n'est pas de nécessité plus absolue et plus utile que de former nos jeunes, quelles que soient leurs origines sociales ou géographiques et leurs histoires personnelles ou collectives.

L'éducation est la priorité et doit demeurer la mission la plus importante de l'État.

Il serait néanmoins réducteur de démontrer le caractère prioritaire de l'enseignement scolaire en s'arrêtant exclusivement à une logique mathématique et comptable.

En effet, notre souci de responsables est de veiller à ce que l'ensemble du corps professoral dispose des moyens nécessaires à l'exercice de sa mission fondamentale. Notre souci est également de garantir la réussite scolaire de nos enfants et, ce faisant, de leur permettre de s'élever dans l'échelle sociale selon leur travail et leur mérite.

C'est cela qui donne tout son sens à la République ! C'est cela l'égalité républicaine que nous défendons, c'est cela l'égalité des chances pour tous !

Il n'est pas convenable d'affirmer, comme nous venons de l'entendre, que l'efficacité du système éducatif est forcément proportionnelle à l'augmentation budgétaire qui y est affectée. En effet, la France n'a plus les moyens de se résoudre à une augmentation constante des crédits sans une augmentation parallèle de la performance de son système éducatif.

Je rappelle en outre que les moyens de l'enseignement scolaire ont augmenté de 25 % entre 1995 et 2005. Ses performances ont-elles pour autant augmenté dans les mêmes proportions ? Certainement pas !

C'est pourquoi je pense que la seule question qui vaille est celle des objectifs que nous nous fixons et des moyens nécessaires pour les atteindre avec succès

Nombre d'actions ont déjà été engagées ; je pense au « dispositif de réussite éducative », qui est proposé depuis le mois d'août dernier par le ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. J'attire votre attention, mes chers collègues, sur la première ville de mon département de la Seine-Saint-Denis à avoir adopté ce dispositif, Épinay-sur-Seine, qui a reçu 300 000 euros et demande bien sûr à tous les acteurs concernés de se mobiliser. Or c'est loin d'être le cas.

Permettez-moi à ce sujet de vous lire la déclaration faite par le secrétaire départemental du Syndicat national unitaire des instituteurs, des professeurs des écoles et des professeurs d'enseignement général des collèges, le SNUIPP, parue dans Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis : « Repérer les enfants en situation de fragilité, qu'est ce que cela veut dire ? Déontologiquement, peut-on transférer leurs noms à des dispositifs extérieurs pas forcément agrées ? » Le SNUIPP dénonce une externalisation de la réponse éducative et, surtout, appelle ses collègues à ne pas fournir la liste nominative de leurs élèves.

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