Intervention de Pierre Martin

Réunion du 1er décembre 2005 à 21h30
Loi de finances pour 2006 — Enseignement scolaire

Photo de Pierre MartinPierre Martin :

Monsieur le ministre, mes chers collègues, lors de la présentation du budget de la mission « Enseignement scolaire », vous avez précisé qu'il traduisait un équilibre entre le souci de la réussite des élèves, grâce à l'égalité des chances, d'une part, et l'usage efficient des contributions publiques, d'autre part.

Les toutes dernières mesures annoncées, en confirmant l'orientation de la politique que vous conduisez, continuent de viser ce double objectif.

La mission « Enseignement scolaire », dotée de 58, 47 milliards d'euros, est la plus importante du budget de l'État et absorbe, à elle seule, plus de la totalité des recettes de l'impôt sur le revenu. C'est dire la priorité que le Gouvernement accorde à l'éducation nationale, qui accueille les jeunes, porteurs de l'avenir, pour les former à la vie citoyenne et professionnelle.

Or, si aujourd'hui, un peu plus de 80 % des élèves accomplissent leur parcours scolaire sans poser de problème particulier, 6 % des jeunes, souvent issus de milieux sociaux précarisés, quittent l'école sans qualification, c'est-à-dire sans avoir terminé un second cycle professionnel de l'enseignement secondaire ni entrepris un second cycle général ou technologique. En incluant ceux qui n'ont ni CAP, ni BEP, ni baccalauréat, 18 % des jeunes sont concernés.

Ce constat indique l'importance des efforts qu'il convient de fournir pour que fonctionne l'école de la République, dont le but est de donner à chacun toutes ses chances de réussite, en harmonie avec ses facultés et ses ambitions.

Abandonnant une vision globale et faussement égalitariste de la classe, vous individualisez les élèves qui la composent, afin d'offrir à ceux qui sont en difficulté, le bénéfice du soutien personnalisé nécessaire à l'indispensable acquisition du socle de connaissances, point de départ incontournable d'une réussite ultérieure.

Vous allez même plus loin, en offrant à ceux qui le désirent, parce qu'ils cherchent autre chose, la possibilité de découvrir la voie plus « pratique », plus « tangible » de l'apprentissage dès quatorze ans, en prévoyant qu'ils puissent éventuellement revenir sur ce choix.

L'égalité des chances n'est pas une égalité comptable. Elle n'est pas synonyme de l'égalité de traitement. La mise en place des programmes personnalisés de réussite éducative au profit de tous les élèves en difficulté des classes de CP, de CE1, ainsi qu'aux redoublants, dès la rentrée 2006, fait preuve d'un pragmatisme que j'espère voir bientôt couronner de succès.

Toutefois, cet effort ne portera ses fruits que s'il est accompagné d'une grande pédagogie. Encore faut-il, en effet, que l'élève ait envie d'apprendre ce qu'on lui enseigne, car, si un enfant est toujours curieux de savoir, il n'est pas toujours prêt à accomplir l'effort que demande le travail.

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