La parole est libre, ici, et je dirai ce que j'ai envie de dire aux uns et aux autres. Surtout, je répondrai à chacun des intervenants de la façon la plus concise possible et donc, peut-être, de façon incomplète, mais le débat pourra se poursuivre au-delà de cet hémicycle pour ceux qui le souhaitent.
Je remercie chacun des intervenants de la qualité de son intervention, chacun, avec sa sensibilité, ayant apporté une forte valeur ajoutée à ce débat. J'ai ainsi beaucoup appris et je tenterai d'en tirer profit dans la pratique quotidienne de mes fonctions.
Monsieur Vallet, les programmes personnalisés de réussite éducative, les PPRE, ont vraiment pour objet d'aider les élèves qui ont du mal à apprendre. Ils visent à remettre un élève sur la voie de la réussite en apportant une réponse spécifique à ses difficultés propres, une réponse qui, comme son nom l'indique bien, est personnalisée : des actions adaptées, tendant à combler les faiblesses diagnostiquées en cours d'étude et à aider l'élève à surmonter des difficultés qui, si elles perduraient, risqueraient de le faire « décrocher », sont ainsi coordonnées.
Je dirai un mot du schéma national d'orientation, qui inclut des dispositifs comme celui des « découvertes professionnelles » mises en place dans les classes de troisième. Vous avez probablement eu l'occasion d'apprécier, les uns et les autres, cette initiative de la dernière rentrée scolaire. Cela vaut la peine de faire le déplacement dans un collège pour voir comment cela se passe. Ce n'est pas l'entreprise qui entre dans les établissements ; c'est vraiment une nouvelle façon de découvrir les métiers, les activités, de voir comment y accéder, de recueillir des témoignages de professionnels, qu'ils soient contremaîtres, chefs d'entreprise, artisans ou membres d'une profession libérale, qui se met en place.
Au lycée également, les élèves bénéficient de séquences d'information sur l'orientation et les études supérieures et il existe, à tous les niveaux, des passerelles de l'enseignement général vers l'enseignement professionnel et l'apprentissage.
Dans les universités, un service de l'insertion professionnelle devra gérer les stages d'insertion dans le premier emploi. Il devra être renforcé lorsqu'il existe déjà. Nous allons beaucoup travailler avec la CPU, la conférence des présidents d'université, sur ce sujet.
Enfin, dans quatre régions, les services de l'État compétents en matière d'orientation vont s'organiser de manière cohérente à partir de la rentrée 2006, de façon à étudier la possibilité d'étendre, dans un deuxième temps, ces dispositifs aux autres régions.
Monsieur Signé, selon vous, ce budget présente un solde éducatif négatif. Je ne peux évidemment pas vous laisser dire cela. En effet, on dénombre 3 000 créations d'emplois dans l'enseignement supérieur et la recherche, 45 000 d'emplois de vie scolaire dans l'encadrement éducatif, qui seront contractualisés à la fin de 2005 - 28 000 ont d'ores et déjà été signés - sans oublier les 1 500 postes d'assistants pédagogiques créés à la rentrée de 2005 et les 5 000 qui seront créés en 2006.
Recréons-nous le passé ? Nous sommes avant tout pragmatiques, tout simplement. Si la présence d'adultes dans les établissements s'avère nécessaire, pourquoi ne pas la prévoir ? Elle est d'autant bienvenue que de nouvelles missions sont confiées aux établissements : ils sont tenus, par exemple, d'offrir un meilleur accueil aux élèves, notamment aux élèves handicapés. Par ailleurs, les directeurs d'école, qui peinent parfois à exercer leur fonction essentielle de directeur d'établissement du fait de l'abondance des tâches administratives qui leur incombent, apprécient d'être un peu déchargés de ces dernières. Cette présence d'adultes est donc très largement saluée par les chefs d'établissement.
Je tiens à préciser à M. Carle que, pour moi, l'insertion professionnelle est évidemment une préoccupation essentielle. Tous les élèves sont concernés, qu'ils relèvent de l'enseignement général ou de l'enseignement professionnel, de l'enseignement scolaire ou de l'enseignement agricole. Tous, y compris ceux qui choisissent la voie de l'apprentissage, bénéficieront des mêmes attentions ; tous doivent évidemment bénéficier du socle commun de connaissances et de compétences et, si besoin est, des mesures de soutien scolaire qui sont prévues par la loi d'orientation pour l'avenir de l'école.
Madame David, vous avez mélangé des mesures salariales parfois mises en oeuvre en 2005 et de vraies mesures nouvelles. Il faut bien que nous payions nos agents. C'est notre priorité ! Malheureusement, cela représente des crédits budgétaires très importants, mais cela traduit l'effort de la nation en faveur de l'éducation nationale.
J'en viens à la déprécarisation. Vous savez bien que la titularisation d'emplois précaires suppose des lois, car elle est dérogatoire au statut général de la fonction publique. Aujourd'hui, on ne peut pas nous reprocher à la fois la précarité des emplois et la baisse du nombre de contractuels. Proportionnellement, l'évolution des effectifs des titulaires et des contractuels en 2005 et en 2006 montre bien que le ministère de l'éducation nationale a, au contraire, tendance à déprécariser les emplois.
Quant à la scolarisation précoce à deux ans, les études dont nous disposons n'en montrent pas d'effets positifs. M. Carle l'a illustré tout à l'heure.
Je confirme que nous allons financer des mesures en faveur des banlieues, et ce dans un souci de saine gestion. Des moyens supplémentaires ne sont pas forcément un signal de meilleure éducation. En revanche, bien les déployer montre que l'administration est sérieuse, bien dirigée. Et nous devrions tous être satisfaits si nous parvenons à mettre en place les missions prévues : celles et ceux qui tiennent à ces missions, c'est-à-dire nous tous, comme celles et ceux qui ne tiennent pas forcément à payer plus de contributions, qu'elles soient en impôt direct ou indirect.
Il nous faut donc optimiser les moyens dont nous disposons et veiller à ce que les objectifs fixés et annoncés soient tenus.