Par ailleurs, je vais conforter la politique des langues vivantes. J'ai en effet constaté, dans les collèges et les lycées que j'ai visités, notamment en terminale que, certaines classes sont d'ores et déjà dédoublées dans ces matières et que des groupes restreints d'élèves pratiquent l'apprentissage oral de l'espagnol, de l'anglais ou de l'allemand, par exemple en simulant des études de cas. Cette façon d'apprendre une langue étrangère est au moins aussi efficace que la méthode académique ou littéraire utilisée auparavant.
Je vais également mettre en place le socle commun, qui est en cours de définition au sein du Haut Conseil de l'éducation, et préciser les conditions d'une meilleure formation des maîtres.
Madame Mélot, je vous remercie d'avoir souligné notre volonté de faire réussir tous les élèves, quels que soit leur situation sociale ou familiale et leur parcours personnel.
Nous mettons actuellement en oeuvre, avec volontarisme, les dispositions de la loi d'orientation pour l'avenir de l'école, afin de permettre à chaque élève de construire son projet, qu'il soit scolaire, dans un premier temps, ou professionnel, dans un second temps, avec le soutien des équipes pédagogiques. Celles-ci seront notamment aidées dans cette tâche par d'autres adultes chargés de l'encadrement des jeunes, dont le nombre est en augmentation, comme les assistants d'éducation et les emplois de vie scolaire.
Monsieur Bodin, vous avez parlé de la baisse du nombre d'adultes dans les établissements : c'est faux, comme je viens de le démontrer.
Le dispositif des aides-éducateurs, qui était provisoire, a été remplacé par un système pérenne. Ainsi, la rentrée scolaire 2005 a mobilisé 44 300 assistants d'éducation : 27 000 assistants d'éducation, recrutés de 2003 à 2005, ont remplacé les 27 000 surveillants d'externat ; 15 800 assistants éducateurs ont été embauchés de 2003 à 2004, à la place des emploi-jeunes et 1 500 assistants pédagogiques ont été recrutés dans les 344 lycées concentrant les difficultés scolaires.
La rentrée 2006 mobilisera, quant à elle, 3 500 assistants d'éducation supplémentaire et 45 000 emplois de vie scolaire, dont 28 000 sont d'ores et déjà embauchés à ce jour.
Monsieur Demuynck, vous avez eu raison de saluer l'engagement des enseignants. J'ai pour ma part rencontré des centaines d'enseignants, et des dizaines d'entre eux individuellement. J'ai pu apprécier à la fois leur action, leur engagement, leur courage, et les résultats qu'ils obtiennent. Je me joins donc à vous pour les remercier.
Vous avez également rappelé l'importance de la responsabilité des parents, qui, si elle est parfois défaillante, est toujours capitale, car elle permet de favoriser l'assiduité des élèves. S'assurer que les enfants sont à l'école, vérifier s'il y a des leçons à apprendre ou des devoirs à faire et limiter le temps de présence devant l'écran de télévision, c'est aussi de la pédagogie ! La responsabilité des parents et la pédagogie sont toutes deux complémentaires.
Avec M. le Premier ministre, qui en a parlé ce matin, nous proposerons aux parents, si nécessaire, un contrat de responsabilité qui leur apportera un soutien pour exercer leur autorité et favorisera des échanges afin de leur faire mieux comprendre le fonctionnement de l'école - certains ne savent même pas ce qui s'y passe ! - et de connaître les perspectives professionnelles à la sortie de l'école. Les parents doivent en effet mieux connaître les exigences et les obligations liées à l'école.
Monsieur Mélenchon, vous avez évoqué avec beaucoup de talent l'apprentissage.
L'apprentissage, c'est d'abord une voie de réussite. Selon vous, les Allemands l'abandonnent. Ce n'est pas tout à fait vrai puisqu'ils le délaissent en fait dans sa forme actuelle. S'ils l'abandonnaient réellement, ils commettraient une erreur.
L'apprentissage se développe même dans l'enseignement supérieur. Il ne faut donc plus assimiler l'apprentissage au petit boulot d'un élève qui n'arrive pas à suivre les cours de français ou d'écriture. C'est une voie d'excellence qui permet à chacun d'adapter son cursus à sa personnalité. Certains élèves comprennent du premier coup le contenu des livres ou des problèmes de trigonométrie : leur intelligence est conceptuelle. D'autres ont besoin pour apprendre de voir, de toucher, de faire, de constater et, ce faisant, ils peuvent découvrir l'utilité de l'école et de l'enseignement académique ou théorique. C'est l'interaction entre ces deux méthodes, théorique et pratique, qui fait la valeur de l'apprentissage. Plutôt que de stigmatiser les échecs ou les abandons, il est préférable de diversifier l'enseignement au collège, en motivant davantage certains élèves.
L'apprentissage peut permettre d'accéder non seulement à l'enseignement supérieur, mais aussi au baccalauréat professionnel et au brevet de technicien supérieur, le BTS. Il concerne tous les secteurs économiques, y compris le tertiaire, la vente, le commerce, la restauration et les services à la personne. La pelle et la pioche de l'apprenti qui allait casser des cailloux, c'est désormais une image d'Epinal, et heureusement !
On parle toujours de la France comme de la première destination touristique du monde. Mais a-t-on le personnel d'accueil et de restauration suffisant ?
J'ai visité, il y a quelques jours, un lycée hôtelier dans le XVIIIe arrondissement de Paris.