Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 27 avril 2010 à 14h30
Éloge funèbre de jacqueline chevé sénatrice des côtes-d'armor

Henri de Raincourt, ministre chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, cher monsieur, chère famille, le Gouvernement tient à s’associer à l’hommage que le Sénat rend aujourd’hui à Jacqueline Chevé, sénatrice des Côtes-d’Armor, qui nous a quittés le 15 mars dernier.

Comme vous l’avez souligné, monsieur le président, le souvenir de Jacqueline Chevé restera toujours associé à celui d’une femme dont la générosité, le sens du dialogue et le tempérament étaient de nature à rassembler.

Militante associative, guidée par le besoin incessant d’agir et d’apporter sa pierre à l’édification d’une société la plus humaine et la plus juste possible, elle avait orienté toute sa vie professionnelle – toute sa vie même – en direction des autres, en particulier des plus modestes.

Ses multiples passions lui donnaient l’énergie nécessaire pour mener de front les combats les plus divers, qu’il s’agisse de promouvoir la culture, le sport, la condition des femmes ou d’améliorer la situation des personnes fragiles.

Défendant les causes qu’elle trouvait justes, elle faisait chaque fois et en toute circonstance preuve d’une infatigable ténacité devant les réalités sociales les plus difficiles. Pour trouver une aide, un soutien ou même une parole revigorante, chacun savait qu’il trouverait toujours sa porte ouverte.

C’est cette vocation tournée vers les autres qui avait forgé le lien profond unissant Jacqueline Chevé et ses concitoyens des Côtes-d’Armor, en particulier ceux de Loudéac. L’hommage qui lui a été rendu le 19 mars dernier a ému le Sénat et le Gouvernement, tant il était poignant, fort, rayonnant.

À ces défis humains, elle avait décidé d’ajouter celui de l’engagement politique, non pour assouvir une ambition ou un besoin de reconnaissance – celle-ci lui était largement acquise – mais pour continuer inlassablement à agir, et ce à des niveaux de responsabilités lui permettant de relever avec plus de vigueur encore de nouveaux combats.

Élue de sa commune, puis conseillère régionale, c’est une personnalité expérimentée, rompue à l’épreuve du terrain et reconnue de ses pairs qui se présente et est élue brillamment sénatrice des Côtes-d’Armor au mois de septembre 2008.

Faisant preuve de l’ardeur qui l’habitait depuis toujours, elle a poursuivi au sein de la commission des affaires sociales de la Haute Assemblée les combats qui lui sont chers, en particulier ceux qui sont liés aux droits des femmes. Et c’est pourquoi elle avait rejoint la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.

Le 15 mars dernier, la maladie a eu raison de son courage et de sa force, en mettant un terme brutal à son existence. Elle qui avait la passion de l’action publique chevillée au corps aurait certainement voulu agir encore et toujours et continuer à participer très activement aux travaux du Sénat, avec le sérieux et la rigueur que chacun lui connaissait.

Au terme de ce parcours beaucoup trop bref, Jacqueline Chevé a légué à ses amis de Loudéac, à ses compatriotes des Côtes-d’Armor et à ses collègues du Sénat l’image exemplaire d’une femme engagée que les difficultés, les épreuves ou la maladie n’ont pas fait reculer.

Au nom du Gouvernement de la République, j’exprime mes condoléances très sincères et le témoignage de notre amitié à sa famille, à son mari et à ses deux enfants, à ses collègues du groupe socialiste et des autres collectivités au sein desquelles elle a siégé, aux citoyens de Loudéac, des Côtes-d’Armor et de toute la Bretagne, à tous ceux qui sont frappés par ce deuil douloureux à admettre et à supporter, qui nous émeut tous.

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