Bien entendu, mes chers collègues, je partage les préoccupations de M. Gouteyron.
Je considère en effet que l’esprit qui avait présidé à la rédaction de la Constitution et qui animait alors Michel Debré disparaît peu à peu, au profit de considérations qui me paraissent subalternes ou totalement obscures.
Que se passera-t-il demain ? Je redoute surtout, pour ma part, une perte d’autorité du Premier ministre, un jeu permanent de chaises musicales, un renforcement du rôle du Président de la République et, par grignotages successifs, une dénaturation du texte constitutionnel.
J’estime par ailleurs qu’il ne faut pas nourrir envers les suppléants un mépris qui pourrait conduire à penser qu’ils ne sont que des intérimaires. Je connais d’éminents hommes politiques qui ont débuté leur carrière ainsi. L’ancien maire de Paris, le chef du Gouvernement ou d’autres encore n’ont-ils pas commencé de cette façon ?
L’adoption du dispositif présenté à l’article 10 risquerait donc de porter préjudice à beaucoup. Il y a là une atteinte à la dignité des suppléants, ce qui ne me paraît pas convenable.
Par conséquent, je demande que l’on en revienne au dispositif prévu par la Constitution. Surtout, je souhaiterais que Mme le garde des sceaux nous indique les motifs qui conduisent à proposer la suppression de ce dernier, laquelle semble ne reposer sur aucun fondement.