Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement.
La situation à l’éducation nationale est de plus en plus préoccupante. Les récents événements sont révélateurs d’un malaise qui va bien au-delà des actes de violence eux-mêmes. Depuis plusieurs jours, la communauté éducative se mobilise et manifeste.
Monsieur le ministre, vous accusez les régions et les départements de ne pas suffisamment équiper les établissements scolaires en clôtures et en systèmes de vidéosurveillance. Certes, nous sommes en période électorale, mais je souligne que c’est faux ! La région d’Île-de-France, par exemple, consacre chaque année 5 millions d’euros à la sécurisation des lycées. Aujourd’hui, 300 de ses lycées sont équipés de systèmes de vidéosurveillance.
Mais vous savez très bien qu’on ne résoudra pas le problème de la sécurité par ces seuls équipements. Les personnels et les élèves ne demandent pas plus de caméras. Ils réclament plus de surveillants !
La réponse est de votre totale responsabilité : c’est la présence d’adultes auprès des jeunes qui doit être renforcée, tant pour la réussite éducative que pour la prévention et la sécurité. La violence reculera lorsque les élèves seront encadrés par des adultes qualifiés, en nombre suffisant. Il faut des professeurs, des éducateurs, des surveillants, des assistantes sociales, des infirmières, des psychologues. Les équipes mobiles de sécurité ne sont qu’un pis-aller.
Vous avez supprimé 11 200 postes en 2008, 13 500 en 2009 et 16 000 cette année ! Quand donc allez-vous vous arrêter ?
De plus, les professeurs en congé ne sont pas remplacés. Certaines académies se tournent vers Pôle emploi pour engager des volontaires sans qualification.
Et que dire de la réforme de la formation des maîtres ? Demain, les futurs professeurs, après leurs études universitaires, se retrouveront directement dans une classe, sans aucune formation spécifique. Vous avez supprimé l’année de formation professionnelle, simplement pour faire des économies. Or le métier d’enseignant est un métier qui s’apprend.
Vous avez annoncé des états généraux de la sécurité à l’école. Si ce n’est pas l’occasion de prendre des engagements pour renforcer les moyens humains de l’éducation nationale, ce ne sera qu’un coup médiatique de plus.
Quand donc cesserez-vous, monsieur le ministre, de supprimer des postes à l’éducation nationale et quand rétablirez-vous ceux qui font si cruellement défaut dans nos établissements scolaires ?