Nous nous sommes en effet engagés par traité à construire avec nos amis britanniques un drone de troisième génération. Ne parions pas sur l’échec de ce traité ! Comprenez, monsieur le ministre, que la perplexité soit grande dans les esprits.
Nos amis d’outre-Manche ont inventé en matière d’armement la théorie du best value for money. Vous ne méritez pas, monsieur le ministre, d’endosser la responsabilité ou la paternité, demain, du concept inverse, celui de worst value for money.
Ce sera la troisième fois que nous achetons des drones au même industriel : en 1997, nous avions acheté le drone Hunter ; en 2002, nous avons acheté le drone Heron ; en 2012 nous achèterons le drone Heron TP. Et je ne parle même pas du lancement du programme nEUROn en 2007 ! Certains esprits malins pourraient y voir plus que des coïncidences et parler, dans l’emballement, de « drone présidentiel », ce dernier adjectif renvoyant à l’élection, pas à la personne du Président.
Monsieur le ministre, balayez le doute, levez le soupçon, clarifiez le choix public ! Acceptez l’amendement « transpartisan » de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées et la voie de sortie honorable que vous propose le Sénat. Notre industrie s’y retrouvera. Souffrez donc que nous modifiions 80 millions d’euros sur les 31, 5 milliards des crédits de la mission. Sinon, autant faire l’économie de l’autorisation budgétaire !
Cela étant dit, monsieur le ministre, mutatis mutandis, s’agissant de l’essentiel national, et nos soldats étant engagés sur des théâtres de guerre extérieurs, je m’abstiendrai sur ces crédits, mais, croyez-le bien, il s’agira d’une abstention positive.