Intervention de Jean-Claude Gaudin

Réunion du 9 novembre 2011 à 15h00
Sommet du g20 — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Jean-Claude GaudinJean-Claude Gaudin :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, un constat s’impose à tous : le sommet du G20 de Cannes s’est conclu vendredi dernier sur un message positif essentiel, celui de la détermination des dirigeants des principaux pays de la planète à ramener la croissance sur des fondements durables, en corrigeant les déséquilibres économiques mondiaux.

C’est, comme l’a très bien dit lundi dernier le Premier ministre, François Fillon, une forme de constat officiel du changement du monde.

Par rapport aux décisions à prendre dans cette nouvelle situation du monde, des avancées importantes ont été réalisées par le G20, notamment pour la régulation financière, la réglementation des marchés des matières premières et la réforme du FMI.

Le contexte du sommet de Cannes fut celui d’une mobilisation collective en vue de ces décisions : l’économie mondiale est marquée par une crise des dettes souveraines, par de fortes perturbations sur les marchés financiers et par un regain d’incertitudes quant à la vigueur de l’économie mondiale. Les tergiversations grecques ont alourdi ce contexte, repoussant presque au second plan les chantiers que le G20 devait ouvrir initialement.

Pourtant, malgré ce handicap sérieux, il faut reconnaître que ce sommet est un succès, pas simplement pour l’Europe, mais pour le monde. Nous allons vers la construction d’une gouvernance mondiale sur des sujets majeurs comme la régulation de la mondialisation ou la réforme du secteur financier. L’Union européenne est au cœur du projet de régulation économique mondiale porté par le G20. Nous sommes aux avant-postes d’un renforcement de cette régulation. C’est pour cette raison qu’il était important de faire entendre la voix de la France.

Bien sûr, l’essentiel des débats a été consacré à la zone euro et aux difficultés de la Grèce et de l’Italie. Comment pouvait-il en être autrement ?

Personne ne peut imaginer que les principales puissances de la planète se détournent de la situation en Europe. À cet égard – et il faut s’en féliciter –, le G20 a accueilli favorablement les décisions des leaders européens prises lors du sommet de Bruxelles du 27 octobre, dont les conclusions sont aujourd’hui notre feuille de route.

Il s’agissait de trouver une solution viable pour la Grèce, de renforcer les banques européennes et de construire des pare-feu pour éviter la contagion. Ce sommet européen a également jeté les bases d’une gouvernance économique de la zone euro. C’est un point majeur, car cela nous engage sur le long terme. Il s’agit non pas d’une simple réponse conjoncturelle, mais d’une nouvelle avancée de la construction européenne.

La nécessaire mise en place d’un nouveau modèle de gouvernance économique pour l’Europe et le monde est désormais une ambition majeure, inédite dans l’histoire, et qui va exiger de nous, de nos vieux pays d’Europe, en particulier, une immense volonté politique, ainsi que certains sacrifices.

Nous entrons dans un monde nouveau, par l’épreuve des crises que nous connaissons depuis 2008, et par les solutions que nous serons capables d’apporter à nos difficultés. Le sommet de Cannes a, en fait, ouvert cette voie.

C’est tout le sens et la signification de l’action remarquable du Président de la République, à la fois au cœur de l’Union européenne, avec nos amis Allemands, et à la présidence du G20.

Au groupe UMP de la Haute Assemblée, nous tenons à saluer son engagement et sa volonté face à des événements historiques d’une telle ampleur. Son action a d’ailleurs été reconnue par tous les chefs d’État et de Gouvernement, notamment par Barack Obama, qui a évoqué son leadership « impressionnant ».

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