Intervention de David Assouline

Réunion du 22 novembre 2011 à 21h45
Loi de finances pour 2012 — Article 16 ter suite, amendement 28

Photo de David AssoulineDavid Assouline, rapporteur pour avis de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication :

La commission des finances a notamment proposé, au travers de l’amendement n° I-28 rectifié, de soustraire au plafonnement les taxes affectées à l’Association pour le soutien du théâtre privé.

La commission de la culture, de l'éducation et de la communication a pour habitude de défendre un certain nombre de métiers et d’industries culturels, ce qui, dans un contexte de crise de la dette publique, n’est pas toujours bien compris par ceux qui ne suivent pas ces questions de près.

J’ai écouté le discours sur la culture et le numérique prononcé vendredi dernier par le Président de la République à Avignon. M. Sarkozy a affirmé que la culture n’est pas, dans une période de crise, un « supplément d’âme » dont on peut se passer. La culture, a-t-il ajouté, est au contraire « un bien de première nécessité », elle « donne du sens » et permet à la société de tenir ; « ça n’est pas un élément de tout, c’est le tout ».

Nous aimerions que de telles paroles se traduisent dans les actes. Or j’estime qu’on fait fausse route en essayant de réaliser des économies sur des crédits somme toute bien modestes…

Dans un environnement international dominé par une puissante industrie américaine distribuant des produits formatés, convenus, écrasant tout sur son passage, le cinéma français a tenu contre vents et marées, tandis que d’autres cinémas européens précurseurs, dynamiques et forts, comme le cinéma italien, ont été mis à terre. Le cinéma français a résisté grâce au soutien des pouvoirs publics et d’organismes tels que le CNC et à un système de partenariats avec la télévision.

Tous les professionnels nous l’ont dit, il serait dangereux, dans cette perspective de concurrence internationale, de fragiliser le CNC, car, au-delà, c’est toute la chaîne de production et de distribution du cinéma français qui serait affectée. Je m’expliquerai plus en détail sur ce point tout à l’heure, en expliquant mon vote.

Par ailleurs, au sein de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, nous avons également coutume de défendre le sport, parent pauvre du budget de l’État, et d’autres organismes tels que le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz ou le Centre national du livre. Le livre, déjà fragilisé par la révolution numérique en cours, le sera encore plus par l’augmentation du taux de TVA à 7 %, qui mettra en péril les libraires.

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