Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’État a pris la responsabilité directe des transports collectifs dans le cœur de la région francilienne. Au fil des décennies, deux entreprises publiques ont essayé de rendre service aux usagers, avec difficulté, compte tenu de la problématique locale et des enjeux financiers. Une troisième société d’État, RFF, a vu le jour, puis une quatrième récemment, la Société du Grand Paris.
Des évolutions institutionnelles ont eu lieu : les régions et le Syndicat des transports d’Île-de-France ont été créés ; certains pouvoirs ont été transférés il y a une dizaine d’années de l’État à la région de l’Île-de-France.
De nombreux acteurs économiques participent à l’effort au sein de ce poumon économique qu’est la région de l’Île-de-France : l’État, qui en revendique la responsabilité et le monopole, les collectivités territoriales, les entreprises et, bien évidemment, les usagers.
Pendant ce temps-là, partout en Europe, les modes de transports ont évolué. Partout en France, les modes transport dans les secteurs aérien, maritime et ferroviaire se sont adaptés. Partout, sauf dans la région capitale ! Au nom de la paix sociale et en raison d’autres problématiques, les divers gouvernements ont toujours privilégié le consensus. Ils ont donc préservé un système obsolète, dont les usagers sont devenus les otages.
Alors qu’une taxe spéciale frappe déjà les Franciliens, la région envisage d’instaurer un abonnement de transport à tarif unique, lequel pourrait se traduire par une augmentation très importante du prix du ticket de métro. Ce problème se pose à toutes les formations politiques : comment instaurer un tarif unique, alors qu’il n’y a pas de commune mesure entre un trajet équivalent à cinq stations de métro et un déplacement à travers une région de la taille de l’Île-de-France ?
La tarification suscite des incompréhensions. Cet amendement vise donc à empêcher la Société du Grand Paris de fonctionner comme les trois autres sociétés d’État, qui ne remplissent pas leur mission. Je ne mets pas là en cause les personnels, mais le système. Ce dysfonctionnement est tout à fait anormal dans une région comme celle de l’Île-de-France.
Les Franciliens, notamment au cœur de la région et à Paris, risquent de voir les tarifs augmenter très fortement. Alors que nous n’en sommes encore qu’au début de la Société du Grand Paris, que l’on ne sait pas ce que représentera réellement son activité d’un point de vue financier la première année, je demande à l’État, madame la ministre, de faire un effort important en direction des familles franciliennes qui utilisent les transports collectifs.