Croyez-moi, cela ne m’a pas fait plaisir d’entendre qu’une grande société automobile envisageait de délocaliser une partie de sa recherche-développement en Chine. C’est d’autant plus vrai que cette entreprise a l’un de ses sièges à Vélizy-Villacoublay, ville avec laquelle j’ai des attaches particulières.
Certes, le marché chinois a des spécificités, et il est évident que ce n’est pas depuis la France que l’on va s’y attaquer. Mais cette annonce signifie qu’il ne faut surtout pas détricoter le crédit d’impôt recherche : je pense à toutes les entreprises qui nous ont affirmé que, si ce dernier n’avait pas été créé, elles auraient dès 2007 délocalisé leur recherche-développement. La Chine forme aujourd'hui un million d’ingénieurs. Tout l’enjeu est là !
Nous sommes dans des ordres de grandeur extrêmement concurrentiels. Nous devons donc absolument avoir un dispositif qui nous permette d’être forts dans la compétition, quitte à nous différencier sur ce point de nos amis allemands.
J’ajoute que les Américains regardent avec beaucoup d’intérêt notre dispositif de crédit d’impôt recherche ; c’est aussi le cas des Allemands. Je crois donc que c’est un outil puissant dont on peut être fier.
Malgré sa « jeunesse », il a déjà beaucoup été évalué : il a fait l’objet d’un rapport de la Cour des comptes et d’un rapport de l’Inspection générale des finances, pour autant que l’on puisse avoir des résultats sur un projet de recherche existant en trois ans. En effet, n’importe quel grand chercheur m’interdirait d’évaluer son laboratoire moins de trois ans après sa création ! Ne nous permettons donc pas de faire à l’égard des entreprises ce que l’on ne se permettrait pas vis-à-vis des grands laboratoires publics.