Le Gouvernement ne partage pas l’avis de la commission. Non seulement cette augmentation ne lui semble pas raisonnable, mais il la juge même contre-productive, pour reprendre une formule employée cet après-midi.
Bien sûr, le Gouvernement, lui aussi, cherche à inciter les propriétaires à remettre sur le marché locatif leurs logements vides. Mais l’outil que vous proposez n’est probablement pas le mieux adapté, monsieur Collin.
Les taux de la taxe sur les logements vacants ont, en effet, été fixés en référence au taux moyen de la taxe d’habitation des agglomérations dans lesquelles elle s’applique. Si l’on retient des taux trop élevés, il va suffire aux propriétaires de meubler leurs logements de manière à payer la taxe d’habitation plutôt que la taxe sur les logements vacants, ce qui ne sera pas conforme, bien au contraire, à l’objectif affiché.
Par ailleurs, la taxe sur les logements vacants se caractérise par un coût de gestion très supérieur à celui des autres impôts. Comme elle frappe la vacance délibérée de logements, elle suscite de nombreux contentieux fondés sur l’intention du propriétaire, élément difficile à appréhender ; la mesure que vous proposez viendrait en augmenter encore le nombre.
Je préférerais donc que nous conservions les taux en vigueur, car ceux prévus dans l’amendement risqueraient de produire un effet inverse de celui recherché.