Pour ma part, je suivrai l’avis défavorable du rapporteur spécial sur les deux amendements.
J’indique à mon collègue Vincent Delahaye que l’audiovisuel est, au même titre que la presse, tout à fait nécessaire et qu’il participe à l’expression de la démocratie dans notre pays.
Nous avons eu largement l’occasion de débattre du périmètre de l’audiovisuel public au sein de la Commission pour la nouvelle télévision publique en 2008 et lors de l’examen de la loi relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur, en 2007. Nous nous sommes posé la question des valeurs que devaient véhiculer les missions effectuées par les chaînes de l’audiovisuel public.
J’imagine que l’avis de mon collègue Claude Belot s’appuie aussi sur le rapport d’information Les comptes de France Télévisions : quelle ambition pour la télévision publique ?, que nous avons déposé ensemble, au nom de la commission de la culture et de la commission des finances.
Je l’ai déjà dit dans mon intervention liminaire, ce rapport définissait les justes besoins de France Télévisions, ni plus ni moins, de façon à respecter un équilibre, équilibre qui me semble aujourd’hui atteint, même si l’on tient compte de l’effort temporaire nécessaire pour, comme l’a souligné M le ministre de la culture, participer à l’effort national d’économie.
Cela dit, l’effort demandé ne doit pas mettre en péril cet équilibre, ni remettre en cause le contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions, ainsi que l’a dit le nouveau président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, lors de son audition devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale.
Je voudrais maintenant répondre à David Assouline. Mon cher collègue, s’il manquait autant d’argent que cela, pourquoi n’avez-vous pas voté votre propre amendement sur l’extension de la contribution à l’audiovisuel public la semaine dernière ? J’avais défendu un amendement semblable l’année dernière et la commission de la culture a toujours milité pour une telle extension depuis la suppression de la publicité commerciale. Notre ancien collègue Louis de Broissia ne cessait de le dire ! Un tel élargissement de l’assiette de la contribution à l’audiovisuel public aurait apporté 200 millions d’euros de recettes complémentaires, monsieur Assouline !
Comme l’a fait M. Belot, je veux à mon tour vous mettre face à vos propres contradictions. À un moment donné, il faut savoir prendre ses responsabilités.